Dossier de presse sur la viande halal 2

Publié le par prisval-impex-internationale

Or, les investigations que nous avons menées aboutissent à un autre constat : au lieu d’être présents dans les abattoirs, ces pseudo- contrôleurs demeurent dans leurs bureaux situés à des centaines de kilomètres du lieu d’abattage sans scrupules et en connaissance de cause, ils se suffisent à fournir les abattoirs en certificats vierges portant le logo de telle ou telle mosquée, arborant, pour mieux tromper un passage d’un verset coranique, un minaret ou une écriture en arabe. Il suffit de demander au fournisseur un certificat, illico-presto il le tirera de son tiroir et le remettra, le sourire aux lèvres après l’avoir dûment paraphé. Aucune présence de contrôleur, aucun contrôle, l’abattoir ne s’embarrasse d’aucun scrupule ou considération. Bête étourdie, puis mise à mort, bête anesthésiée puis tuée, bête abattue au pistolet pneumatique dit matador, aucun égorgement licite. Rien.

Pour la vitrine, au cas où l’acheteur est exigeant, l’abattoir lui exhibera la carte de sacrificateur délivrée à un employé musulman qui n’osera jamais contredire son employeur. Si le client n’est pas convaincu, le fournisseur lui organisera une cérémonie d’abattage rituel comme s’il a lieu tous les jours. Du cinéma, selon que l’on soit en Hollande, en Belgique... les piètres acteurs sont turcs, marocains. En Belgique, en nous rendant à l’entreprise Van Hoey (entre 95 000 et 100 000 poulets abattus par jour, six jour sur sept, 24h sur 24h), au cours du chemin de campagne, deux jeunes Maliens employés nous ont révélé n’avoir jamais assisté à un abattage de poulets après quatre ans de travail dans cette entreprise (lire éditions précédentes). Dans ce même pays, un “contrôleur” a battu tous les records, doué d’un don d’ubiquité, il est quasiment présent dans tous les abattoirs spécialisés dans le poulet. Présent non pas physiquement en assistant oculairement à l’abattage, mais par la disponibilité à gogo des “certificats de viande halal” portant l’en-tête de SA société ; l’appétit venant en mangeant, il s’est même impliqué dans la charcuterie “halal”. (Nous y reviendrons).

L’Algérie est-elle concernée ? Se demandent des lecteurs : de prime abord, l’Algérie s’est “blindée” en matière de réglementation sanitaire. Des observateurs étrangers estiment que notre pays est le plus contraignant. Tant mieux pour le consommateur algérien et tant pis pour les fraudeurs qui espèrent la moindre défaillance. Cette rigoureuse protection concerne l’aspect sanitaire. En ce qui concerne le caractère halal, que peuvent de plus les services concernés que d’exiger un certificat de viande halal ? C’est précisément le problème : s’agit-il de certificats avérés ou de vrais-faux certificats comme tout un chacun peut s’en procurer en Europe.

L’investigation permet de relever une grande rigueur au niveau des services vétérinaires très exigeants en matière de réglementation. Pour l’exemple, citons le cas d’une marchandise qui a été refusée d’accès parce que la date d’abattage portée sur le certificat sanitaire ne coïncidait pas avec celle du certificat halal. L’habit ne faisant pas le moine, ce n’est pas parce que Khaled Meroun est recteur de la mosquée d’Evry que c’est certain qu’il veille sur le caractère halal des viandes pour lesquelles il fait attribuer des “certificats”. Connu pour ses positions antialgériennes (notamment à l’occasion d’une manifestation aux portes de l’ambassade d’Algérie à Paris au cours de laquelle avec quelques acolytes, il réclamait... de l’Algérie la libération de détenus militaires marocains !!! et contre lequel SEUL Abdallah Zekri, membre du Conseil supérieur des mosquées de France s’est élevé pour protester publiquement), l’homme n’est pas au-dessus de tout soupçon (nous y reviendrons) puisque selon des observateurs du marché halal, il procédait auprès de producteurs et de distributeurs à du pur racolage pour leur assurer une certaine forme de parrainage. D’ailleurs, lui-même nous a

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

confirmé (son interview sera prochainement publiée) avoir indiqué à l’entreprise Carrefour- Evry (qui avait vendu du mouton sur pieds lors de l’Aïd dernier) de ne procéder à l’abattage

rituel qu’après 9h30 (après la prière). Combien cela a A - Lire les éditions des 18, 19, 20 et 21 février 2006

CHEIKH ABOU ABDESLAM (MINISTERE DES AFFAIRES RELIGIEUSES)

“Seul l’égorgement au nom d’Allah est halal”

Le Soir d’Algérie : Qu’est-ce que le halal ?

coûté?!! suivre

Cheikh Abou Abdeslam : Bismi Allah. Le halal est tout ce qui est autorisé par Allah et indiqué par son Prophète. Tout animal non interdit par l’Islam, non illicite religieusement est halal. Tout ce qui n’est pas interdit par la religion est halal.

L. S. : Quelles sont les conditions du halal ?

C. A. A. : La condition première est que les viandes et des laits consommés ne proviennent que d’animaux cités par les textes religieux, c’est-à-dire les ovins, les bovins, les chameaux, etc. Est haram toute viande, tout lait issu d’animaux interdits par l’Islam. Le porc, même s’il est égorgé, est illicite à la consommation puisqu’il est interdit par la religion. Autre condition du halal : l’animal doit être égorgé conformément à la religion. Il doit s’accomplir au niveau du cou de l’animal en tranchant les deux artères et l’œsophage. Les trois conduits doivent être tranchés. Pourquoi ? Parce qu’Allah, dans Sa Grandeur, nous recommande la clémence, la bonté, la mansuétude, la pitié à l’égard de l’animal dont nous consommons la viande. Allah nous recommande de ne pas faire souffrir l’animal. Or, pour ne pas faire souffrir l’animal, il est nécessaire de couper les deux artères en moins de 3 secondes. Il faut savoir qu’en l’espace de ces 3 secondes, l’animal ne ressent plus la douleur. Ceci est scientifiquement démontré.

Les recommandations d’Allah visent à alléger la souffrance, la douleur de l’animal. Les hadiths du Prophète Mohamed, que le Salut et la Bénédiction d’Allah soient sur lui, vont dans le même sens de pitié et de clémence. L’animal doit être égorgé rapidement afin qu’il ne souffre pas, dès que les artères sont tranchées, 3 secondes après, l’animal ne souffre plus même s’il se débat, même s’il bouge encore. Nous devons laisser l’animal se débattre. Il nous est interdit, il est haram de l’empêcher de se débattre. Il y a un double intérêt à laisser l’animal se débattre : le premier intérêt est un soulagement pour l’animal qui se soulage en se débattant, le deuxième intérêt est que les gestes de l’animal qui se débat favorisent l’expulsion du sang lequel contient des microbes. Ce que je viens de dire concerne l’égorgement licite, l’abattage halal par lequel la consommation de la viande devient halal. De plus, l’égorgement doit être précédé par la prononciation du nom d’Allah, comme indiqué par Allah aux musulmans dans le Coran. Dans un verset, Allah nous demande de prononcer Son Nom au moment de l’égorgement, dans un autre verset il nous interdit de consommer une viande provenant d’un animal sur lequel le nom d’Allah n’a pas été prononcé.

L. S. : Est-ce une obligation rituelle que d’orienter l’animal en direction de la Kaâba ? C. A. A. : Ce n’est pas une obligation. C’est souhaitable et préférable. L’animal qui n’est pas

égorgé en direction de la Kaâba n’est pas haram à la consommation.

L. S. : Quel commentaire faites-vous à propos de certaines sources qui soutiennent que la viande provenant d’un animal égorgé par un non-musulman est halal à la consommation par les musulmans ?

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

C. A. A. : Allah ordonne aux musulmans la consommation de viandes provenant d’animal égorgé par les gens du Livre, de même que les viandes provenant d’animaux égorgés par les musulmans sont licites pour les gens du Livre.

L. S. : Qui sont les gens du Livre ?

C. A. A. : Ce sont les juifs et les chrétiens qui croient en l’unicité de Dieu. Ce sont des croyants. A condition, bien entendu qu’ils prononcent le nom d’Allah au moment de l’égorgement.

L. S. : Mais ni les juifs ni les chrétiens ne prononcent le nom d’Allah...

C. A. A. : Ils prononcent le nom d’Allah exactement comme le font les musulmans, mais dans leur langue. Dans leurs livres, la Thora et l’Evangile, le nom d’Allah est cité dans une autre langue qui énonce autrement “Allah Akbar”. Lorsque les gens du Livre, au moment de l’égorgement, prononcent le nom d’Allah dans leur propre langue, selon leurs propres formations, alors l’égorgement devient licite. Le Coran nous indique que la consommation de viandes provenant d’animaux égorgés rituellement et selon les indications mentionnées précédemment est tout à fait licite.

L. S. : En Europe, l’égorgement est formellement interdit. Les animaux sont abattus par étourdissement sauf lorsqu’une dérogation est accordée...

C. A. A. : Dans ce cas, la viande n’est pas halal. Donc si les chrétiens et les juifs ne pratiquent pas l’égorgement rituel, la viande n’est pas halal. En conclusion, je précise que si l’animal est égorgé rituellement avec la prononciation du nom d’Allah, la consommation de sa viande est licite. Mais s’il est abattu d’une manière ou d’une autre, sans égorgement et sans prononciation du nom d’Allah, Allah nous interdit de consommer sa viande.

L. S. : Des abattoirs en Europe procèdent à l’abattage de volailles par l’électronarcose, c’est-à-dire que l’animal est étourdi avant d’être abattu à la chaîne à l’aide d’une scie. D’autres abattoirs étourdissent carrément l’animal à l’aide d’un pistolet pneumatique avant de lui couper la tête quelques instants après. Est-ce que la viande d’animaux ainsi abattus est halal ?

C. A. A. : Le couteau est un outil d’égorgement. Si l’outil d’égorgement permet à l’homme d’égorger rapidement et si cet outil permet un égorgement rituel en tranchant les deux artères, allégeant la souffrance de l’animal et lui permettant de se débattre, et que le nom d’Allah est prononcé, alors la viande de cet animal est halal. Je précise que l’animal doit être égorgé dans son état naturel. Il est possible d’égorger 100, 500 ou 1000 poulets, mais ils doivent être gardés dans leur état naturel. Les anesthésier d’une façon ou d’une autre, les étourdir n’est pas halal.

AHMED OUALAH (IMPORTATEUR BOVALG)

“100% halal”

“Courant Ramadhan 2004, avec mon associé, nous avions quitté nos familles afin de contrôler de visu l’abattage rituel des animaux près de la frontière suisse-allemande, vis-à-vis des Algériens, notre responsabilité morale était engagée, nous voulions être certains de la qualité halal des viandes que nous importions...”, les propos de M. Ahmed Oualah riches en

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

significations et en interrogations. Est-ce que nos importateurs publics et privés de viandes veillent au caractère licite de ces viandes ? Comment procèdent-ils ? Se suffisent-ils — pour être couverts — de disposer de certificats dont l’authenticité laisse à douter puisque le contrôle halal doit avoir lieu, particulièrement au moment de l’égorgement. Dans cet entretien, M. Oualah évoque son expérience personnelle. Le Soir d’Algérie : Quelles dispositions avez-vous prises pour assurer aux consommateurs algériens une viande d’importation halal ?

Ahmed Oualah : Nous sommes spécialisés dans l’importation de viandes fraîche et congelée. Nous importons la viande fraîche d’Europe, c’est-à-dire d’Allemagne, de France et d’Irlande. Quant à la viande congelée, nous l’importons d’Argentine, du Brésil et de l’Uruguay. Le thème que vous abordez est certainement important car il concerne ce que nous avons de plus cher. A mon avis, les pouvoirs publics de chaque pays importateur sont concernés... Il existe des situations inexplicables et préjudiciables.

Courant Ramadhan 2004, nous avons importé une quantité de viande d’Irlande, nous avions un certificat de viande halal signé par l’Institut islamique irlandais qui n’a pas été accepté par les autorités douanières algériennes lesquelles nous ont exigé un certificat de viande halal signé par la mosquée de Paris. C’est une faute de l’administration algérienne car il est impossible que la mosquée de Paris puisse contrôler la viande en Irlande. Même cas ces jours- ci, nous désirons importer d’Espagne, on nous exige un certificat de viande halal paraphé par la mosquée de Paris... Pour répondre à votre question, je dirai d’abord que nous avons pris des initiatives personnelles en nous déplaçant en Europe. Avec mon associé, nous nous sommes déplacés en Allemagne pour assister et veiller à l’abattage rituel halal. Nous estimons que si nous ne devons pas tromper les consommateurs, nous ne devons pas accepter d’être trompés ou abusés.

Le directeur commercial, Rabah Saâda s’est déplacé au Brésil où il a assisté à des abattages rituels, notamment chez la société Minerva, un grand producteur brésilien de viandes. Il s’est entretenu avec le sacrificateur avec lequel nous sommes en contact permanent, nous nous sommes assurés qu'il était musulman, qu’il pratiquait l’abattage rituel en respectant les règles. Je suis formel pour ce qui concerne Bovalg, nous effectuons des contrôles sur place pour constater visuellement l’abattage halal.

L. S. : Mais vous n’êtes pas constamment sur les lieux de l’abattage. Alors qu’est-ce qui permet d’être certain, qu’en votre absence, il s’agit d’abattage halal ?

A. O. : C’est exact. Rien ne prouve que l’abattage est halal. Cependant, nous avons discuté avec des personnes qui ont une conscience professionnelle, qui sont dignes de confiance. En Argentine, le Centre islamique de Buenos Aires est connu par notre ambassade qu’elle-même le recommande. Nous ne travaillons pas seuls, mais sous les conseils et les recommandations de notre ambassade qui connaît les gens sérieux. Nous avons confiance en notre administration. De toutes les façons, c’est sous leur responsabilité face à Allah.

L. S. : A vous écouter, on comprend que vous êtes confiant...

A. O. : 100% confiant et rassuré. Ici et là, il existe des rumeurs, mais en ce qui nous concerne, nous procédons à un rigoureux suivi des viandes que nous importons. Des entreprises nous ont proposé l’achat de viandes à des prix compétitifs, nous avons refusé parce que nous ne pouvions pas contrôler. Nous n’achetons des viandes qu’auprès de fournisseurs où nous pouvons contrôler l’origine, l’abattage rituel, le transport, etc. En Uruguay, c’est très sérieux. Notamment M. Khalil qui est un Uruguayen musulman très sérieux et qui possède une entreprise d’abattage. C’est lui qui délègue ses propres sacrificateurs et qui certifie la viande

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

halal. Personnellement je lui fais confiance au même titre que les autres importateurs algériens. Sincèrement, je rends hommage à notre ambassadeur qu’est très vigilant en ce qui concerne le halal.

Mme RABEA YACEF (DIRECTRICE COMMERCIALE DE MOHCEN)

“Nous avons nos sacrificateurs”

Le Soir d’Algérie : Quelles dispositions prenez-vous en ce qui concerne l’importation de viandes halal ?

Rabéa Yacef : Pour toute importation que nous effectuons, nous sommes soumis à une dérogation fournie par le ministère de l’Agriculture. Nous ne pouvons importer de viandes que des pays pour lesquels nous sommes autorisés. L’importation se fait en fonction de l’état sanitaire de leur cheptel afin d’éviter les maladies et leurs conséquences. Pour le moment, nous importons d’Argentine et d’Urguay.

Récemment le Brésil a été rouvert après l’interruption due à la fièvre aphteuse qui s’y était manifestée. Durant les années 1975 j’étais employée dans une entreprise étatique qui importait des viandes et qui avait exigé la présence des sacrificateurs algériens dans les abattoirs étrangers. Nos sacrificateurs ont sillonné le monde afin d’assurer une viande halal. A la suite de la fermeture de cette entreprise, je me suis intégrée dans le secteur privé. En 1996, à l’ouverture de cette entreprise privée, j’ai été recrutée par son propriétaire, j’ai accepté parce qu’il s’agit d’un homme de bonne foi, un musulman sincère et un fils de chahid qui tient à préserver le sacrifice de son père. Il s’était déplacé en Argentine et en Urguay afin d’observer le marché local pour éviter la tromperie et la fraude, il avait décidé de contrôler les abattages qui lui étaient destinés.

Pour ce faire, il a recruté sur place des sacrificateurs musulmans égyptiens et algériens pour assurer l’abattage rituel des bêtes dont les viandes devaient être exportées en Algérie. Il a pris ses dispositions en accord et en relation avec notre ambassade. Au niveau des abattoirs argentins et uruguayens, il a exigé que les abattages se fassent uniquement par ces sacrificateurs. Leurs salaires sont intégrés dans le coût des viandes. Cette formule se poursuit à ce jour. Je dois dire que cet aspect de la viande halal a fait l’objet d’une attention soutenue de la part de notre ambassade en Argentine. Certainement que l’ambassadeur a eu écho de la distribution de toute part de certificats halal et sans doute de l’absence ou de l’insuffisance d’une contrôle vigilant de la part de certains instituts islamiques chargés de contrôler les abattages, l’ambassadeur a été sensible à ce problème. Après ses observations, il a donné des orientations afin que pour l’ensemble des abattages à destination de l’Algérie, le contrôle halal se fasse par l’Institut islamique d’Argentine. Sa recommandation a été prise en considération puisque toutes les importations en provenance d’Argentine doivent être accompagnées d’un certificat de viande halal émis par cet institut uniquement qui est chargé de contrôler les abattages halal. Je ne peux parler que de ce qui concerne notre entreprise.

L. S. : Existe-t-il selon vous, une fraude en ce qui concerne la viande halal ?

R. Y. : Je n’ai pas de données pour confirmer. Cependant, je pense que ce problème ne se pose pas pour ce qui concerne l’Amérique latine. C’est bien contrôlé par les autorités locales et algériennes. S’il y a des magouilles, cela concerne l’Europe, surtout la Belgique où il y a eu tout le temps des gens qui utilisent des certificats de complaisance.

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

RABAH AMI SAADA (SECRETAIRE GENERAL ANIVEP)

“D’abord le contrôle visuel”

Fondateur de l’Association nationale des importateurs et distributeur, de viandes et poissons, M. Ami Saâda est d’abord directeur commercial de la Sarl Bovalc. A travers ses propos, il est aisé de comprendre que la délivrance d’un certificat de viande halal n’est pas suffisante pour prouver la licité de cette dernière. Les fraudeurs et les trafiquants étant partout présents. Le Soir d’Algérie : Quel commentaire faites-vous en ce qui concerne l’importation de viandes vers l’Algérie ? Sont-elles halal ?

M. RABAH AMI SAADA - Je préfère répondre pour ce qui nous concerne. En tant qu’opérateur dans l’importation de viandes, notre entreprise, qui a débuté en 2002, a bien observé ce qui avait lieu en Algérie. Nous avons décidé de contrôler nous-mêmes notre canal d’importation en nous déplaçant sur les lieux-mêmes à l’étranger pour veiller sur la qualité halal. Avant toute chose, nous sommes des musulmans et nous ne désirons pas faire de commerce sur le dos des musulmans en important n’importe quoi dans le but du gain illicite. L’argent du haram ne profite jamais. Nous entreprenons nos démarches en ciblant les opérateurs qui ont le produit halal. Avant même de demander une autorisation d’importation, je me suis déplacé au Brésil où j’ai observé l’abattage et où je me suis entretenu avec les sacrificateurs qui sont des musulmans pratiquants habilités par l’Institut islamique du Brésil. J’y ai visité plusieurs unités d’abattage appartenant à l’opérateur. Nous certifions que les viandes que nous importons sont issues d’animaux abattus selon le rite musulman.

Comment a lieu une opération d’importation de viande halal ?

Avant toute chose, il faut demander une dérogation sanitaire auprès du ministère de l’Agriculture. Auparavant, il faudrait répondre positivement à des exigences telles celle de disposer d’un entrepôt frigorifique, celle de disposer d’un certificat d’hygiène et de salubrité signé par un vétérinaire dont cet entrepôt est soumis à la surveillance. Une fois la dérogation disponible, l’opération d’importation commence. L’exportateur de viandes ciblé, les négociations commencent pour finaliser le contrat sur lequel sont évoqués tous les documents accompagnant la marchandise entre autres le certificat de viande halal, l’âge des animaux, le pourcentage de gras, toutes les spécificités relatives à la viande. Une fois le contrat signé, le fournisseur procède à l’abattage rituel suivi par les sacrificateurs. La marchandise est ensuite envoyée par container et les documents parviennent via le circuit bancaire. Une fois la marchandise au port, l’importateur se présente à la banque pour la procédure documentaire moyennant paiement. Ensuite nous remettons le dossier au transitaire lequel prend tous les documents, entre autres le certificat halal, le certificat sanitaire, le certificat d’analyses microbiologiques, etc., pour effectuer le processus de dédouanement. Il dépose le dossier à l’inspection vétérinaire qui lui fixe un rendez-vous pour visiter le container. Il y a d’abord une analyse visuelle pour constater si la viande est en bon état. Une fois cette première visite faite, le vétérinaire remet un certificat de visa sanitaire qui est primordial pour le dédouanement. Ce certificat de visa sanitaire va être intégré au dossier de dédouanement. Alors il est exigé une analyse bactériologique et microbiologique de la marchandise qui s’effectue généralement auprès de l’Institut Pasteur. Je précise que le vétérinaire délivre un document interdisant la commercialisation des viandes qui sont alors gardées dans l’entrepôt. L’importateur prend donc un échantillon qui est analysé à l’Institut Pasteur. Entre-temps le transitaire procède au dédouanement. Le container est dans un entrepôt sous la responsabilité de l’importateur auquel il est interdit de commercialiser ces viandes sans l’autorisation finale. Une fois les analyses connues, les résultats sont remis au transitaire lequel les fournit aux services

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

vétérinaires portuaires. A ce moment, ces derniers fournissent une mainlevée pour la commercialisation des viandes. En matière de qualité sanitaire, il existe un contrôle très rigoureux.

Et en matière de viande halal ?

Il est fourni un certificat de viande halal.

Au vu des choses, des faux certificats de viande halal sont distribués dans les abattoirs.

Qu’est-ce qui prouve qu’ils sont authentiques ?

Pour ce qui me concerne, je suis catégorique et formel. J’ai effectué des contrôles visuels dans des abattoirs, j’ai constaté le sérieux et l’honnêteté du Centre islamique argentin et j’ai observé l’intérêt et le suivi de notre ambassade. C’est très sérieux. Le certificat de viande halal est doublement signé, avec deux cachets, deux numéros de référence différents. Il est loisible de vérifier l’authenticité de ce certificat par Internet. Je précise que je m’exprime uniquement pour ce dont je suis témoin et concerné. Pour ce qui concerne l’importation d’Europe, je n’ai rien à dire. Je témoigne aussi du sérieux des importateurs algériens d’Amérique du Sud, ils sont très sérieux en ce sens qu’en Uruguay ils ont dénoncé un individu, gérant d’un débit de boissons alcoolisées qui a tenté de nous tromper après l’avoir fait avec des importateurs tunisiens. Il ne connaît rien de l’abattage rituel... Il signait des certificats halal contre de l’argent.

Les importateurs algériens se sont aperçus de la supercherie et en ont informé notre représentation en Argentine laquelle a pris des mesures. Ses certificats n’ont aucune valeur en Algérie. En ce qui nous concerne, nous effectuons un contrôle auprès de notre fournisseur. Nous ne nous suffisons pas d’un document qui engage notre responsabilité vis-à-vis d’Allah, nous préférons effectuer nous-mêmes le contrôle préalable du début à la fin de la chaîne. Le contrôle visuel est primordial et indispensable. Il nous a coûté environ 60 millions de centimes au Brésil ... Il est une garantie.

BOUBAKEUR YAICI (PRESIDENT DE L'ASSOCIATION DES IMPORTATEURS DE VIANDES)

“Prévenir les tromperies”

Président de l’Anivep (Association nationale des importateurs et distributeurs de viandes et poissons), nouvellement créée, M. Boubaker Yaïci a été directeur général de l’ex-Orevic après avoir été chargé des viandes au sein de l’Onab. Les responsabilités qu’il a assumées lui permettent d’évoquer la démarche empruntée par l’Algérie en ce qui concerne l’importation de viandes halal du temps du monopole exercé par l’Etat avant la libéralisation du commerce extérieur.

L e Soir d’Algérie: Comment assuriez-vous que les viandes d’importation durant la période du monopole étaient halal ?

Boubakeur Yaïci : Du temps du monopole, pour chaque marché en Argentine, Uruguay, Australie, Nouvelle-Zélande, et les pays d’Europe avec lesquels nous avons commercé particulièrement l’Irlande, la France, l’Allemagne, l’Italie, nous avons délégué à partir du propre personnel de l’Onab deux agents : l’un était agréeur, c’est-à-dire un technicien, et

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

l’autre un sacrificateur. A l’époque, tous les animaux, c’est-à-dire leurs viandes, étaient sacrifiés selon le rite musulman par un sacrificateur algérien employé de l’Onab, puis de l’Orevic.

L. S. A. : Qui établissait le certificat de viande halal ?

B. Y. : Le certificat de viande halal faisait partie des documents de paiement, c’est-à-dire que sans ce certificat qui attestait que les animaux étaient égorgés selon le rite musulman et que les viandes étaient issues d’animaux égorgés selon ce même rite, il était impossible de procéder au paiement. Ce certificat était signé par nos délégués. Si ce certificat signé par nos agents n’était pas joint au dossier, le paiement ne pouvait pas s’effectuer. Nous avions eu un problème qui a nécessité deux ans de négociations au niveau de la tutelle, problème selon lequel la présence de nos agents dans les abattoirs étrangers perturbait ou ralentissait les chaînes d’abattage. A l’époque, j’avais pris l’initiative de recueillir l’avis du regretté cheikh Hamani, président du Conseil supérieur islamique en ce qui concerne le rite musulman malékite. De plus, étant donné que nous étions juge et partie par le fait que c’était notre personnel qui procédait à l’égorgement et qui signait les certificats, je lui avais demandé de nous contrôler en désignant un membre du Conseil supérieur islamique qui nous accompagnerait à l’étranger pour nous contrôler, pour constater si notre démarche était licite... Cheikh Hamani a désigné un membre du HCI... A un moment donné, ce qui posait problème à nos fournisseurs, c’était l’immobilisation de l’animal.

Nous n’acceptions pas le fait d’immobiliser l’animal par un coup de masse, par une balle dans son cervelet, ce qui est contraire à notre rite. Souvent même l’animal ne résiste pas à l’immobilisation par un courant électrique dont on dit que le faible ampérage permet juste d’immobiliser l’animal. Mais notre rite est clair, il ne faut pas que l’animal soit tué avant son égorgement. Au cours de ces déplacements, le représentant du HCI a constaté que le rite était observé. Je précise que l’égorgement dans les abattoirs étrangers était fait par notre personnel. Le certificat de viande halal était signé par nos propres agents. Déjà, lors des premières négociations avec un partenaire, nous imposions d’abord que l’abattage soit exercé par nos agents. C’était une condition première indispensable avant d’aborder le prix de la viande ou sa qualité. Le certificat de viande halal devait être compris dans les documents d’accompagnement de la marchandise. Cette marchandise n’était inspectée, par les services vétérinaires, n’était dédouanée que si ce certificat était fourni.

L. S. A. : Dans quels buts avez-vous créé l’association des importateurs de viandes ?

B. Y. : Depuis quelque temps déjà, l’idée avait été évoquée par plusieurs importateurs. Sa mise en œuvre revient à nos collègues de Bouag qui avaient assisté à des situations inacceptables et qui ont donc sensibilisé les importateurs de viandes et de poissons. D’autre part, le discours des pouvoirs publics qui allait dans le sens de la professionnalisation de toutes les activités de commerce extérieur nous a encouragés à agir dans ce sens. Nous-mêmes ne désirons pas être considérés comme des opportunistes dont le souci est le gain facile et rapide, le métier des viandes est une véritable profession pour laquelle nous voulons nous organiser. La production algérienne de viandes ne couvre pas notre demande, aussi l’appoint par l’importation est nécessaire. Donc, c’est aussi pour protéger le consommateur contre toutes les formes de spéculation que nous avons créé cette association dont la démarche consiste à aider et soutenir les pouvoirs publics. Le vœu des fondateurs de cette association c’est de faire du commerce avec un grand C. Il ne s’agit pas de petit commerce d’opportunistes ou d’opportunités. Nous sommes mus par de bonnes intentions. Si les pouvoirs publics veillent à la qualité sanitaire des viandes, est-ce que la fourniture d’un certificat dit de viande halal est suffisante pour prouver qu’elle est halal ? Qui doit l’authentifier visuellement par un contrôle. Nous estimons de notre devoir de nous impliquer,

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

il est nécessaire de séparer le bon grain de l’ivraie, de professionnaliser et de moraliser ce métier d’importateur. Notre souci consiste à protéger le consommateur sans lequel nous n’existerons pas. Il n’est pas exclu que certains esprits nous imputent la responsabilité de mettre du faux halal sur le marché, cela ne peut pas se concevoir puisque nous fournissons des certificats de viande halal. A moins que nous-mêmes soyons trompés et abusés. Nous désirons prévenir la fraude et les tromperies.

Fraudes au nom de la Mosquée de Paris (4)

Malgré un rendez-vous fixé 23 jours auparavant, il aura fallu attendre... plus de 5 heures pour être reçu par le recteur de la Mosquée de Paris. “Je ne le savais pas”, dira-t-il !” L’homme paraissait sincère. Tout au long de l’interview, sa bonne foi était évidente. Même s’il n’est pas responsable des entraves rencontrées, il présentera des excuses renouvelées. Attaqué par certaines parties pour l’Islam tolérant qu’il cultive — à préciser, qu’il était le seul à oser appeler au calme dans les banlieues au moment où des présidents d’organismes du culte se terraient chez eux — Dalil Boubekeur a affirmé prendre toutes les dispositions pour préserver la notoriété et le prestige de la Mosquée de Paris. Il faut absolument ne pas se résigner et partir, il faut patienter, résister à ce qui est bel et bien des entraves, et surtout préserver pour savoir tout le maximum sur les fraudeurs et leurs acolytes. Une interview du recteur est plus que nécessaire. Partir ? Quitter les lieux ? Des dépenses engagées par le journal pour rien ? Non, plutôt boire la calice jusqu’à la lie.

Méfiez-vous, c’est très sensible. Avez-vous entendu parler de Bentebria, un ex-employé de la Mosquée de Paris qui a été agressé parce qu’il a touché aux affaires du halal. Faites très attention...”. Les conseils de cet Algérien, qui se consacre depuis des années à sensibiliser les pouvoirs publics français à accorder plus de considération aux carrés musulmans dans les cimetières, ne sont jamais suffisants. C’est vrai qu’il faut beaucoup de prudence, une sacrée dose de vigilance pour ambitionner de toucher à un dossier aussi explosif. Le marché des viandes halal engrange de gros sous qui attirent toutes sortes de prédateurs, de parasites et de calomniateurs. Depuis des années, des sommes colossales sont raflées par ces fraudeurs qui ont constitué une maffia prête à assassiner pour préserver ses intérêts et privilèges “A la Mosquée de Paris”

Première à avoir été agréée en 1995 pour habiliter des sacrificateurs à exercer le rite musulman dans les abattoirs (ce qui ne signifie pas que ces sacrificateurs pratiqueraient le halal. Pour ce faire, la présence d’un contrôleur indépendant des abattoirs est indispensable. Le sacrificateur n’étant pas un contrôleur), première donc à recevoir un agrément, la Mosquée de Paris a joui, grâce à sa renommée et son prestige, d’un monopole de fait. Seule à délivrer des cartes de sacrificateurs. Mais pas pour longtemps. Les pressions menées par le lobbie marocain auront eu raison de ce “monopole”. L’ambassadeur, les consuls et services spéciaux marocains ont entre autres, poussé à la rédaction de “lettres de protestation et pétitions” adressées aux ministères de l’Intérieur, et de l’Agriculture. Face à cette énième manipulation marocaine, les pouvoirs publics français ont dû céder, et accorder la même habilitation aux mosquées de Lyon et d’Evry. Cependant, la Mosquée de Paris reste incontournable, elle est la référence et le symbole, le modèle et l’exemple. Aussi, elle demeure la mosquée à abattre, à dénigrer, à fustiger afin de ternir sa réputation en vue de prendre sa place dans l’échelle de considération. Déstabiliser cette mosquée, c’est permettre l’instauration d’un autre Islam — qui n’a rien à voir avec l’Islam — celui de l’intolérance, celui des monarchistes, celui des intégristes. Dans le marché du halal, étant donné l’expérience acquise, elle a son mot à dire d’autant plus qu’elle ne cesse de faire l’objet de ragots et de cancans. Rien n’exclut qu’elle ait

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

fait l’objet — et qu’elle le fasse encore — d’abus de confiance, de tromperie... au cours de cette enquête, menée souvent en “caméra cachée” (lire prochaine édition), il nous a été remis par des directeurs d’abattoirs pratiquant le faux halal et croyant à faire à des démarcheurs algériens, des “certificats” vierges signés à blanc et des “attestations de conformité” portent l’intitulé et le logo de la Mosquée de Paris. Impliquée dans le faux halal ? Plutôt que de prendre un tel raccourci, il était préférable de consulter le recteur. Aussitôt, le 30 janvier 2006, le rédacteur en chef du Soir d’Algérie a adressé, par télécopie, une demande d’interview au premier responsable de cette “institution religieuse”, le lendemain, un de ses collaborateurs qui s’occupe de son agenda, répondit en nous fixant rendezvous à plus de vingt jours après, soit le 23 février. Il prend soin de solliciter une confirmation. Chose faite, par email, tout en demandant quelques jours plus tard de préciser l’heure du rendez-vous, le même collaborateur envoya un deuxième email : “11 heures précises”. Ordre de mission, billet d’avion, etc... le 23 février, à 11h précises, Le Soir d’Algérie était présent au rendez-vous en vue d’interviewer le recteur. Surprise ! Nous nous adressons à la secrétaire de service qui est étonnée de notre présence. “Aucun rendez-vous n’est prévu”, asséne-t-elle. Nous demandons à voir le signataire des emails en l’occurrence Sid Cheikh, le collaborateur du recteur. Quelques instants d’attente dans le couloir (11 h 02 mn), celui-ci arrive. Une moue aux lèvres dès qu’il nous voit. Il semble se confondre en excuses en invoquant “des impondérables” avant d’aller apporter son agenda pour se justifier en ces termes : “Je suis désolé. Une réunion du bureau du CFCM a été programmée hier aussi...”. Contrevérité et/ou mensonge ; cette réunion était programmée depuis plusieurs jours déjà, alors pourquoi le rendez-vous n’a pas été reporté. Un simple email aurait suffi. Le cœur du collaborateur bat la chamade, il s’empêtre dans des explications nauséabondes. Précisons que cette réunion était prévue au moins quatre jours auparavant tel que cela nous a été confirmé par des membres mêmes du CFCM. Alors pourquoi cet empêchement maquillé, cette entrave camouflée ?, Ni hypothèse ni jugement de valeur ; le lecteur appréciera. Devant notre désapprobation, le personnage nous proposera d’attendre. Où attendre ? Dans un couloir faisant office de salle d’attente où se côtoient Marocains opposants à eux-mêmes, Marocains adversaires du CFCM, Renseignements généraux, etc. Nous expliquons que notre emploi du temps est chargé et que le recteur doit être informé que nous sommes présents à l’heure prévue et que nous nous sommes spécialement déplacés d’Algérie rien que pour l’interview, le même personnage nous demande de patienter 15 minutes. Mais où ? Au café d’àcôté, à 200 mètres environ de la mosquée. “Dans 15 minutes je viendrai à vous”, dira-t-il. Trente minutes après, il viendra accompagné d’une autre personne. Le temps, quelques secondes, et Sid Cheikh prend la poudre d’escampette en disant : “Je vous confie à lui. Il est attaché de communication à la Mosquée de Paris”.

Puis il s’en est allé comme un coup de vent. Surpris, nous nous rendons compte plus tard qu’il s’agissait là d’une astuce pour se débarrasser du Soir d’Algérie. Pourquoi ? Est-ce la deuxième partie de notre enquête publiée durant toute la semaine et le jour-même de notre présence à la Mosquée de Paris qui gêne ? Et pourquoi générait-elle ? M. Slimane Nadour, le nouveau interlocuteur, est visiblement très gêné. A vrai dire, il n’a rien compris. Ce n’est qu’à 17 heures qu’il saisira les choses, comme il l’affirmera lui-même après l’interview et au moment où il procède à des photocopies des “certificats” que nous ne refuserons pas au recteur. Un double café, discussion et M. Nadour nous propose de patienter dans son bureau. Pourquoi Sid Cheikh ne l’a pas fait ? Pourquoi a-t-il tellement insisté sur l’“indisponibilité du recteur” contrairement à Nadour ? D’ailleurs, a-t-il lui-même transmis les emails aux lieu et place du chargé de la communication ? Que le lecteur patiente...

En homme aimable, Slimane nous invite à déjeuner. Au restaurant universitaire d’à-côté, nous faisons ample connaissance... Il est presque complaisant et nous invite à l’attente avec doigté, en nous proposant son bureau, le téléphone, etc. En apparence, il se démène pour que l’attente ne s’étale pas, pour interviewer le recteur dans les meilleurs délais. Mais en réalité, nul ne sait

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

si lui-même ne subit pas les entraves qui nous sont destinées par Slimane interposé. “Ils sont en train de déjeuner”, “ils vont terminer dans trente minutes”, “Patientez-encore”, affirme-t-il. Deux heures d’attente.

Trois heures. Cigarette après cigarette. L’attente dure. Puis un employé, un “cadre”, entre dans le bureau de Slimane qui fait les présentations et évoque l’objet de notre visite. L’homme sourit puis il affirme avoir fait un travail concernant le halal. Jamais vu ou connu auparavant. Cette précision est de taille pour la suite du récit car cet autre personnage (dont nous préférons taire le nom pour le moment) s’est avéré très proche du clan des calomniateurs acolytes des fraudeurs.... Une étude sur le halal ? Utile à lire. Plus intéressant d’interviewer son auteur. Nous lui proposons une interview, il accepte et remet sa carte de visite sur laquelle nous lisons “chevalier de l’Ordre national du Mérite”. Nous demandons à la photographier, en vue de l’interview, il accepte et s’assoit avec un sourire gros comme cela. Une question — la question fatidique — et le sourire se dissipe. “Chevalier ?” demandons- nous. Le visage se crispe, il est contrarié. Pourquoi ?... Il s’en va comme offusqué. Pourquoi ?...16 heures : Situation d’otage ! De 11 h à 16 h, les limites sont dépassées. Se peut-il que le recteur, informé depuis le 30 janvier, nous fasse attendre 5 heures d’affilée ? Que se passe-t-il ? Slimane sort aux dernières nouvelles. Il revient avec un : “Ils vont bientôt terminer. A mon avis il serait préférable que vous attendiez”, à côté de son bureau, c’est-à-dire dans le couloir.

Le plus important c’est de servir le lecteur, l’important aussi c’est d’en savoir davantage sur les “certificats de viande halal”, portant l’intitulé et le logo de la Mosquée de Paris. A tout prix savoir. Quitte à attendre jusqu’à minuit. Dans le couloir, des Marocains de diverses organisations attendent. La réunion du bureau du CFCM était terminée. Mais le recteur réunit les uns pour rapprocher les points de vue, les différents adversaires de cette “guerre maroco- marocaine” qui bloque, que mène le CFCM. Une “guerre...”, il faudrait pas trop y croire sachant les subterfuges et astuces marocains pour renverser le CFCM dont la prise en main leur permettra d’instaurer un Islam monarchistes. Plusieurs personnes discutaillent. Nous rencontrons le fameux Khelil Meroun, recteur de la mosquée d’Evry. Ouf, il sert un grand sourire. Il n’a pas eu écho du Soir d’Algériede ce jour dans lequel ses agissements ont été mis à nu (lire nos précédentes éditions et celles des 18, 19, 21, 22, 23 février dernier). Il ramène une chaise et s’assoit à côté en lançant : “Ici il n’y a pas de thé. Ce n’est pas comme dans notre mosquée...” faisant référence à la rencontre de Ramadhan dernier relative à un sacrificateur impliqué dans le faux-halal. Autre présence : celle de Bernard Godard du ministère français de l’Intérieur qui nous avait reçus dans le cadre de cette enquête. Il vient à peine de sortir du bureau du recteur qu’il se dirige vers une personne qui faisait les cent pas. Murmures, et entre quelques mots, il remarque notre présence. Salutations et présentations de cette personne qui ne se cache pas d’être “le gars des renseignements généraux”. Bernad lui aussi. “Les R.G à la Mosquée de Paris ?”. Il répond ainsi : “Oui, mais pour le conseil français du culte musulman. C’est très sensible.” Bernard est très volubile : “Nous récoltons des informations que nous transmettons au ministre. D’autres services le font aussi. Le ministre recoupe puis décide...” De la bonne matière pour patienter. On ne ronge pas son frein ainsi tous les jours. Sid Cheikh est gêné par notre présence, par notre attente, il sait que nous sommes décidés à passer tous les obstacles. Une personne quitte le bureau du recteur. Des rires fusent...

La fin approche. Bernard parle de l’islam en France, des musulmans, de celui qui est bloqué à l’entrée, venu pour remettre une lettre au recteur, de ce qui s’est passé dans les banlieues, etc. “les R.G. présents aux réunions du CFCM. L’êtes vous pour les Juifs et les autres confessions ?”. “Oui. D’autres fonctionnaire des R.G. s’en occupent...”, répond-il. “Vous pouvez entrer...”, convie Sid Cheikh avec un simulacre de courbettes. Fini le calvaire ? Arrivé au but ? d’autres surprises. 1re surprise : au lieu de nous recevoir seul, en tête à tête, comme cela se fait dans ce cas, tout au plus avec l’attaché de communication. Non ; pas moins de 4

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

personnes : l’avocat de la Mosquée de Paris, Bechari, un Marocain disqualifié, paraît-il, par les consulats et services marocains qu’il fustige tous les jours, Slimane, l’attaché à la communication, ainsi qu’une autre personne inconnue pour nous. De telles dispositions étaient-elles préméditées dans la perspective d’empêcher des questions gênantes ? Tout le laisse à penser.

2ème surprise : Le recteur, avec un sourire accueillant, procède aux présentations comme si de rien n’était. Plus de cinq heures d’attente et aucune excuse. Nous n’hésitons pas à marquer notre réprobation et désapprobation”. Ses yeux s’écarquillent, il se relève légèrement puis il assène : “Personne ne m’a dit que vous étiez là”.

- Nous attendons depuis 11 heures. C’est vous-mêmes qui avez fixé rendez-vous pour ce jour. Le recteur sort son calepin, le consulta et dit.

- Non, je n’ai pas rendez-vous avec vous. Il est absourdi. Nous expliquons. Nous rappelons tout : la télécopie, les emails, ... “Il aurait fallu nous informer pour nous éviter des dépenses et la perte de temps...”. Confus, ahuri, désemparé même , le recteur a ce geste joint à la parole :

- Tenez, consultez mon calepin vous-mêmes. Aucun rendez-vous avec vous... Béchari préfère sortir. Nul ne sait s’il est gêné d’être comme un cheveu dans la soupe, ou s’il se régale de cette situation, son sourire en dit long... Le recteur se confond en excuses qu’il renouvelle plusieurs fois. Nous le rassurons que nous sommes certains qu’il n’est pour rien dans cette vile entreprise. Aura-t-il compris ?

3ème, 4ème, enième surprise : lire l’interview du recteur. 17 h 30 : Fin de l’interview. En chemin, Slimane nous rejoint pour nous demander de laisser les “certificats” au recteur. Il en fait des photocopies en affirmant : “Maintenant je comprends mieux. C’est illégal, a affirmé le recteur ; vraiment c’est grave...

Moi-même, je ne reconnais pas le cachet apposé sur l’un des certificats...” Les surprises ne s’arrêteront pas là puisque le ban et l’arrière-ban du clan acolyte des fraudeurs a concocté ce qu’il croit être une riposte efficace en s’associant au “chevalier” lequel a opté pour la calomnie, le dénigrement et le mensonge. Un autre, s’estime être “un officiel intouchable” ; se targue de jouir de protection... Il dessert plus la Mosquée de Paris. Son comportement et sa démarche font l’objet de questions. Pourquoi n’a-t-il pas informé le recteur du rendez-vous, de notre présence, et du thème de l’interview ? Pourquoi ces entraves ? Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Pourquoi, selon un témoin, a-t-il agi pour tenter d’étouffer l’affaire du “porc halal” d’Auchan Noyelles (que nous aborderons dans notre prochaine édition) ? Des questions qui ne relèvent pas seulement de l’investigation journalistique.

(A suivre) A.M. B.

Entraves !

Le 30 janvier 2006, Le Soir d’Algérie a transmis à la Mosquée de

Paris un fax par lequel il sollicitait une interview du recteur. Le 31

janvier 2006, cheikh Sid-Al Sid Cheikh fixait, par email (document

A), un rendez-vous au 23 février 2006. Toujours par email, et malgré

le long délai, nous avons confirmé notre présence au rendez-vous et

demandé l’heure exacte de ce dernier. Quelques jours plus tard, le 13 février, l’heure exacte

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

sera fixée à 11 heures précises (document B). Le jour convenu, soit le 23 février 2006, nous

étions présents à la Mosquée de Paris, à 11 heures précises. Surprise : “cheikh Sid-Al Sid

Cheikh soutiendra que le recteur ne pourra pas nous recevoir à cause “d’impondérables de

dernière minute liés à une réunion non prévue, du bureau du CFCM”. Argument inacceptable

puisque cette réunion était programmée plusieurs jours auparavant, contrairement à la

justification alléguée. Même dans ce cas, pourquoi ne nous a-t-on pas informés, ce qui aurait

évité des dépenses ? Il ne s’agit rien moins que de mensonges, d’interdiction déguisée et

d’entraves à l’exercice de la profession. Le plus grave est que le recteur nous a déclaré qu’il

n’était même pas informé du rendez- vous après avoir consulté, à deux reprises, son calepin.

Sans avoir attendu durant près de 5 heures, jamais nous n’aurions pu rencontrer le recteur et

accomplir notre mission. Pourquoi cet état de faits ? Pourquoi le recteur n’a pas été informé ?

Pourquoi le recteur n’était pas au courant de l’objet de notre visite, en l’occurrence le marché

halal, pourtant signalé dans la télécopie ? A qui profitent de telles entraves ?

M. DALIL BOUBEKEUR (RECTEUR DE LA MOSQUÉE DE PARIS)

“C’est scandaleux”

Tout a été employé pour nous éviter d’interviewer le recteur de la mosquée de Paris. Rendez-vous éloigné jusqu’au 23 février (alors que la demande a été faite par télécopie le 30 janvier), blocages de dernière minute soi-disant à cause de réunion de dernière minute et d’impondérables, attente de cinq heures, etc., des astuces et des subterfuges pour empêcher la manifestation de la vérité. Il a fallu un océan de patience. Au bout c’était la surprise.

Le recteur ne savait même pas que nous avions rendez-vous avec lui, il consultera son calepin avant de nous le tendre pour attester de sa bonne foi. Il se confondra en mille excuses. En présence de plusieurs personnes. Avec sa sincérité à fleur de peau, il convoquera son collaborateur principal qui se targue de bénéficier de protections claniques, régionalistes ou “benamistes”, un intouchable, en employant des propos scatologiques que la décence empêche de rapporter ici. Au cours de cette enquête (qui se poursuivra encore), la mosquée de Paris a été citée à plusieurs reprises. Son nom et son logo figurent sur de vrais faux certificats de viande halal. Quand ce n’est pas le cas, c’est son prestige et sa notoriété qui sont utilisés à des fins mercantiles. A le voir et à l’écouter, le recteur l’ignorait totalement. “Je prendrai des dispositions”, a-t-il souligné au cours de l’interview. Il paraissait ahuri, stupéfait, puis déterminé...

Comment le halal est organisé à la Mosquée de Paris ?

Le halal a été une vieille revendication de la mosquée de Paris. Depuis les années 30 ou 40, la ville de Paris avait délivré à la mosquée de Paris un lieu d’abattage à la Villette dans les abattoirs. A l’époque nous disposions de l’échevoir 48. En 1968, il a été démoli et remplacé par un grand ensemble appartenant à une société mixte. A ce moment, le problème du halal a commencé à être posé. Si les juifs avaient leurs structures, leurs moyens, le rabinat, les musulmans avaient beaucoup de difficultés à faire reconnaître leur droit à avoir un abattage halal.

La mosquée militait toujours pour obtenir depuis cette époque des structures dans lesquelles elle pourrait offrir aux musulmans de France la possibilité de consommer des viandes halal. Ce n’est que dans les années 80 que des sociétés se sont mises à la disposition des diverses communautés s’appuyant sur diverses mosquées qu’on a commencé à avoir un semblant de produits halal. Mais toutes les boucheries qui prétendaient avoir du halal l’étaient à titre

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

personnel sans un contrôle officiel. Pour l’officialité du contrôle, nous avons demandé en 1995 à M. Pasqua, ministre de l’Intérieur, de délivrer à la mosquée de Paris l’aptitude de certifier qu’une viande déclarée ou réputée halal était bien le fruit d’un abattage rigoureux islamique contrôlé par des religieux eux-mêmes contrôlés par la mosquée de Paris. C’est ce qui a été fait après la publication d’un arrêté ministériel...

Pardon est-ce que c’est un arrêté qui concerne l’habilitation de la mosquée de Paris pour avoir des sacrificateurs ou bien pour contrôler ?

Voilà exactement... l’arrêté de 1995 a simplement donné à la mosquée de Paris l’aptitude à délivrer des cartes de sacrificateurs. Libre à nous de les contrôler, ça c’est certain. Mais la seule possibilité qui nous était offerte était de délivrer des cartes. Cet agrément à donner des cartes de sacrificateurs, qui auparavant étaient données par les préfets, nous a permis de voir que la faiblesse du système était de contrôler si un sacrificateur faisait réellement son travail ou ne le faisait pas et donc qu’on allait utiliser son nom ou sa carte de sacrificateur. Le débat ayant commencé, le nouveau ministre de l’Intérieur a donné à deux autres mosquées celle d’Evry et celle de Lyon, la même aptitude. Donc, la mosquée de Paris n’a plus l’exclusivité de la délivrance de la carte de sacrificateur pour l’abattage musulman. Ces cartes continuent à être délivrées mais on s’est rendu compte qu’à l’arrivée pour les fidèles pour les musulmans, dans la boucherie il y a bien entre la source, l’origine qui est le sacrificateur, et l’arrivée qui ne peut pas prouver que la viande provient d’un sacrifice rituel normal, légal et garanti. D’où la deuxième phase qui a été la mise en place de sociétés de contrôle. Ces sociétés de contrôle se sont présentées sur le marché dans le désordre. Tout le monde a prétendu faire du contrôle, tout le monde a mis des affiches, des publicités... pour accréditer le fait que ces associations, ces organisations, ou ces sociétés de contrôle étaient bien les seules à certifier et à assurer la traçabilité de la viande du sacrifice jusqu’à l’étal du boucher.

Ne pensez-vous pas que ces sociétés se sont autoproclamées contrôleurs de viandes halal. Certaines n’ont ni diplômes, ni aucune compétence réglementaire pour pouvoir déclarer que cette viande est halal ou pas. Aujourd’hui, en France tout un chacun peut se constituer en association et devenir un contrôleur de viande halal et par conséquent s’enrichir.

C’est ce que font beaucoup. D’où actuellement la baisse de confiance des musulmans en les boucheries qui écrivent en vert sur fond rouge “halal” en français, en arabe. Surtout en arabe pour mieux accréditer leur aptitude.

Combien de sacrificateurs sont habilités par la Mosquée de Paris ?

Autour de 300 à 350 sur un total de 700 pour toute la France. Nous avons donc une bonne vision sur les sacrificateurs que nous accréditons annuellement après contrôle devant les imams.

Vous habilitez les sacrificateurs, et ceux qui se prénomment sociétés, ou organisations ou associations de contrôle de viandes halal ; est-ce que vous en avez qui dépendent de vous ou que vous auriez habilités ?

Oui. Il y en a eu. Nous avons été assez souvent déçus, soit par leur manque de tenue, c’est des sociétés qui disparaissent facilement, c’est des gens qui croient pouvoir faire des tas de choses alors qu’ils n’ont pas les moyens, nous voulions confier à un certain nombre d’organisations en France et puis on a vu qu’elles s’occupaient aussi d’abattage à l’étranger, etc. Il y avait tout un désordre dans la viande halal. Certaines sont apparues de deux types, celles qui financièrement tenaient, c’est-à-dire avec un personnel et une publicité. Surtout la publicité dans les ondes des radios arabes, communautaires. Dès que vous ouvrez, vous avez telle

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

société bien connue qui garantit tout... Ensuite, il y avait aussi le fait que des boucheries musulmanes en France, qui comprennent bien que la communauté musulmane est animée par un esprit familial, fraternel et donc elles fonctionnent correctement. Mais il y a une frange de boucheries qui est soumise à autre chose, qui est celle d’un islam militant,

celle d’un islam qui cherche dans le halal à se constituer de l’argent. Donc là, c’est un vrai problème d’orientation de la religion et de la prise en main d’un certain nombre de producteurs, de bouchers au profit d’organisations qui sont militantes parfois même venues de chez nous.

Revenons aux contrôleurs si vous le permettez. Est-ce qu’actuellement, il existe des associations, des sociétés qui sont habilitées en matière de contrôle de viandes halal par la mosquée de Paris ?

Oui. Mais j’ai ouvert ici un bureau. Ce bureau a deux fonctions. Premièrement, il délivre, il vérifie la tenue du registre des cartes pour rappeler à ceux qui ne sont pas en règle de se mettre en règle, pour enregistrer les nouvelles demandes, etc. Donc, il y a un bordereau, une classification absolument nette dans ce bureau. Deuxième fonction du bureau, de contrôler le contrôle. Nous avons des personnels de la mosquée qui fonctionnent la main dans la main, avec un organisme, celui de notre ami et compatriote Kriouche. Son organisme est une organisation de contrôle qui va contrôler elle-même, par contrat avec la mosquée de Paris, vérifier si les lieux d’abattage, où il y a des sacrificateurs habilités par la mosquée de Paris font bien ce travail. Et qu’à l’issue de ce travail dans quelles conditions ils opèrent parce qu’il y a les conditions sanitaires, les conditions de halal, les conditions d’hygiène du local pour constater s’il n’y a pas eu d’autres viandes, ou d’autres éléments illicites introduits ou les risques de mélange des couteaux, des ustensiles, le sang, etc. Cette vérification extrêmement stricte s’opère par les soins de cet organisme de contrôle habilité par la Mosquée de Paris et qui fonctionne. (1)

M. le recteur, si vous le permettez, la contradiction. Dans le cadre des investigations, nous nous sommes déplacés en Hollande, en Belgique et en France. Dans des abattoirs qui vendent ce qu’ils appellent de la viande halal tant pour l’Algérie que pour les autres pays, notamment en Allemagne et en Belgique, nous avons demandé s’il s’agissait de viande halal. La réponse a été positive. Nous leur avons demandé comment ces abattoirs pouvaient le prouver. Alors, nos interlocuteurs nous ont exhibé des certificats halal à blanc, vierges. Ils nous ont remis quelques-uns cachetés. Nous allons vous les montrer (nous lui présentons pour la lecture plusieurs “certificats de viande halal” vierges, cachetés, certains signés à blanc, c’est-à-dire de vrais faux certificats)

[Le recteur observe, et parcourt les documents, il est étonné, abasourdi et réagit ainsi :

- C’est scandaleux... A mon avis, c’est non seulement scandaleux mais c’est illégal. [Nous montrons au recteur un “certificat de viande halal” destiné à être utilisé en Algérie (voir document 1) et sur lequel figure – contrairement aux autres “certificats” – le cachet de la mosquée de Paris avec une signature illisible. Le recteur observe attentivement le document avant d’affirmer :]

- Ce n’est pas notre cachet. Je ne crois pas que cela soit le nôtre.

C’est encore plus grave. Autre chose, M. le recteur, comment...

[Le recteur, stupéfait, demande à un des présents, sans doute un collaborateur, d’”appeler Kriouche”. Nous le prions d’attendre la fin de l’interview avant d’appeler qui il désire. Notre demande est formulée avec des excuses. Le recteur répond :] C’est n’est pas moi qui m’occupe directement du halal.

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

Nous le savons bien. D’ailleurs c’est à cause de cela que nous avons demandé à vous interviewer.

[Parmi les présents à l’interview que nous ne connaissons pas, certains se permettent de prendre les documents exposés au recteur. Nous ne les autorisons pas, car ils n’ont ni qualité ni prérogatives pour le faire. Ils se plient au refus. De son côté, le recteur apparaît surpris par les “certificats...” Nous lui exposons une autre “attestation” portant le logo de la SFCUV, c’est-à-dire la société de contrôle agréée par la mosquée de Paris, qui a été attribuée à la société belge Hoca Meat (voir document 2). Cette “attestations” nous a été remise par le propre directeur de Hoca Meat, lequel, croyant affaire à des démarcheurs algériens venus s’approvisionner chez lui, nous a fait visiter son usine à 8h. (Lire prochaines éditions). Au cours de cette visite, il n’a été constaté aucune présence de contrôleur. Deux employés. Le Hora Meat – voir photo – étiquetaient halal les boudins de cachir sans aucun contrôle contrairement à ce qui est soutenu dans l’attestation”.

“L’Algérie est le royaume du bakchish”, soutiendra mordicus le directeur de cette société. “Les services de contrôle d’Oran nous ont refoulé un container de pâtés parce que nous n’avons pas donné de dessous de table. Mon ami El Kurti de Marseille, un Algérien, a souffert le martyre avec eux...»

Archifaux : les informations recueillies au niveau des services vétérinaires ont permis de savoir que le Hora Meat et El Kurti avaient fait de fausses déclarations tentant de tromper les services algériens de contrôle. Cette “attestation” délivrée par la SFCUH à Hora Meat n’est pas conforme au contrôle halal qui doit être physique, oculaire et visuel avant l’abattage (pour constater que l’animal qui va être égorgé n’est pas déjà mort), au moment et après l’abattage. Alléguer que “la société Hora Meat fabrique de la charcuterie halal sous notre contrôle strict halal” est non seulement une contrevérité mais aussi un mensonge. Cela a été constaté sur place même.]

Ne pensez-vous pas que la mosquée de Paris peut être abusée ?

Comment ?

Abusée ? abusée par ses contrôleurs ?

Ah, les miens non. Je ne crois pas. Les miens, je ne le crois pas. J’ai Kriouche...

Vous venez de dire scandaleux. Ces documents sont de qui ? (Nous lui avons bien montré des “certificats” portant le logo de la SFCUV, société agréée par la mosquée de Paris.)

Ce ne sont pas les miens...

Ils portent le logo, les intitulés de la société que vous avez agréée pour le contrôle halal

C’est Kriouche ces documents ?

Oui. Oui. Nous vous les avons montrés pour que vous constatiez vous-même. (Le recteur lit attentivement les documents)... Société française de contrôle de viande halal.

Voici une autre attestation valable du 25 septembre 2005 au 25 septembre 2006 destinée à l’établissement Marquet. Il s’agit d’un certificat de viande halal valable une année portant le nom de la mosquée de Paris et celui de la SFCUV. Un certificat

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

valable une année sans présence effective de contrôleurs non rémunérés par cette entreprise. Plus grave, les investigations ont permis de relever que cette entreprise n’a même pas un abattoir... (lire document 3).

- Pour répondre, il faut que je vois mes services pour savoir ce qui s’est passé. Pardon, c’est un constat établi.

[Le recteur s’adresse à un présent en lui demandant d’appeler Sid Cheikh et affirme :] Vous faites bien de me signaler cela pour que je prenne toutes les dispositions...

Voici une autre attestation dans laquelle l’entreprise DUC utilise le nom de la mosquée de Paris pour faire accréditer à la thèse du halal... (lire document n° 4).

[A ce moment, Sid Cheikh entre, une pile de documents dans ses mains. Le recteur s’adresse à lui :] Qu’est-ce que ces certificats qui se baladent. Kriouche, SFCUH ? [Sid Cheikh entame des explications qui ne concernent pas les questions abordées. Le recteur lui précise :] Ce n’est pas au niveau des cartes mais au niveau du contrôle [Mais Sid Cheikh tente de se dérober en exposant la conduite à tenir en matière de contrôle. Le recteur l’interrompt :] Kriouche. Règle le cas de Kriouche. Il est affirmé que des abattoirs disposent d’accords de six mois. Lequel des abattoirs ? demande Sid Cheikh en s’adressant directement à nous.

Plusieurs, répondons-nous

Montrez-moi les documents, nous demande-t-il.

Absolument pas. Nous sommes venus interviewer M. le recteur. Nous n’avons rien à vous montrer, précisons-nous à Sid Cheikh.

J’ai confié à mon service le soin du halal, intervient le recteur.

Voulez-vous qu’on cite les noms de ces abattoirs ? demandons- nous à ce dernier.

Bien sûr.

D’abord une attestation valable une année délivrée à...

C’est du faux. Ce n’est pas ma signature en tout cas.

Non. Vous n’êtes pas du tout concerné M. le recteur.

C’est le service de contrôle.

Une fois de plus, vous n’êtes pas concerné directement. Comment on peut arranger

cette affaire ? !!! (A notre tour d’être surpris)

[De sa place, Sid Cheikh insiste pour qu’on lui remette les documents). Non. Absolument pas.

Nous n’avons pas à vous montrer ou remettre les documents. Nous les remettrons au seul recteur. A lui de vous les donner s’il l’estime nécessaire.

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

[Visiblement, très gêné et surpris, le recteur affirme :] Kriouche, est-ce qu’il délivre des certificats à blanc. Voilà le problème. [Sid Cheikh répond sans que l’appareil enregistre avec exactitude ses propos, il était assis à environ cinq mètres. En gros, il prend la défense de Kriouche. Mais le recteur rétorque :] Il y a là des certificats vierges... [Une fois de plus Sid Cheikh s’adresse à nous en nous demandant de lui montrer les documents. Une fois de plus, nous refusons en précisant qu’ils seront montrés au seul recteur qui est le seul à n’être pas mis en cause au cours des investigations.] Est-ce que ces documents étaient disponibles en Belgique ou... ? demande le recteur.

En Belgique et même en France. En voici un sur lequel le nom de la mosquée de Paris figure en gras.

[Le recteur lit à haute voix : Institut musulman de la mosquée de Paris... Marquet SA. [Sans que nous lui demandions quoique ce soit, Sid Cheikh intervient :] Montrez-moi les documents, je vous ferai une réponse. Il y a des sacrificateurs dans cette entreprise... [Cette entreprise n’a même pas d’abattoir]

Comment ? Pourquoi un sacrificateur est-il contrôleur ? Allons, Allons...

[Il est évident que Sid Cheikh, principal collaborateur du recteur auquel est confié le dossier du halal, veut absolument noyer le poisson dans l’eau. A quelles fins ? Qui tente-t- il de protéger ? Et d’autres questions encore qui ne relèvent plus du journalisme.] [L’interview se transformant en débat, nous prenons congé du recteur tout en lui précisant une fois de plus que ni son nom ni sa fonction ne sont apparus au cours de cette enquête. Il sera aussi informé que cette interview sera reproduite in extenso.

Propos recuillis par A. M. B.

N. B. : Au cours des investigations, il est clairement établi que des fraudeurs usent et abusent du prestige de la mosquée de Paris. Dernière affaire dont nous avons eu écho quelques instants après l’interview : la commercialisation à la grande surface Auchan Noyelles (Pas-de- Calais) de barquettes de “rôti de dinde. Darde de porc” portant le logo SFCUV-Mosquée de Paris. (1) Sur le terrain, la situation est tout autre. Les affirmations du recteur ne sont pas avérées. En Belgique (chez Mora Meat, chez Van-O-Bel, chez d’autres entreprises encore dont nous révélerons les noms en d’autres circonstances), en France (chez Celvia, chez Secoue, etc.), il n’existe aucun contrôleur de la SFCUV. Cette dernière a signé des conventions avec des entreprises, autant cupides, pour leur certifier le halal. Or, cette certification n’existe que sur le papier. Aucun contrôleur n’est présent sur le site. C’est une situation à laquelle s’accommodent tant les entreprises que les pseudo-contrôleurs. Une vaste fraude et une large tromperie dont sont victimes les consommateurs musulmans. (Nous y reviendrons). De prime abord, le recteur semble abusé d’autant plus, qu’il ne s’”occupe pas directement du halal”, précisera-t-il. Le recteur appréciera.

Faux halal et vrai haram (6)

[ Mais dites que vous êtes journaliste, présentez votre carte de presse et c’en est fini de vous. Toutes les portes vous seront fermées. Ceux qui se croient plus malins, vous dérouleront le tapis d’une mise en scène à vous couper le souffle. Une façon de vous ensorceler à ne plus savoir comment faire. Mais dites que vous êtes démarcheur délégué par des entreprises

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

algériennes du Sud pour négocier l’achat de grandes quantités de viandes ovine, bovine ou de volailles, alors toutes les portes vous seront ouvertes.

Aussitôt, vous serez de plain-pied dans le royaume du faux halal où les fraudeurs vous feront prendre les vessies pour des lanternes, les pies pour des poules, l’illicite pour du licite. Pour en savoir plus sur leurs agissements, leurs filières et réseaux, nous avons été obligés d’emprunter cette méthode de “caméra cachée” : cela a permis d’observer la fraude dans son état naturel. Aussi bien en Hollande, en France qu’en Belgique. C’était fort révélateur.

* Chez Hoca Meat

Un coup de téléphone à l’entreprise Hoca Meat, productrice de toutes sortes de pâtés, cachirs, etc. faits à base de viande séparée mécaniquement — c’est-à-dire tout ce qui reste d’un poulet, d’une dinde après lui avoir enlevé sa chair — et son gérant, Christophe accepte de nous recevoir croyant avoir affaire à un démarcheur. Auparavant, la communication téléphonique renseignait bien sur le personnage : * ... C’est pour signer un contrat avec vous pour l’achat de pâtés de volailles...

- Cela ne m’intéresse pas de vendre pour l’Algérie. Il y a trop de bakchich...

Pourquoi dites-vous cela ?

- Chaque semaine, j’ai des commandes pour l’Algérie. Je refuse. Une fois j’ai fait le test avec un client algérien qui travaille bien en France avec mes produits. Il voulait exporter mes produits en Algérie, j’ai accepté. Nous avons commencé par faire un test. Déjà, pour faire rentrer de la marchandise en Algérie, il faut un paquet de documents.

N’est-ce pas la même chose en Belgique ou ailleurs ?

- Oui. Mais en plus il faut d’autres documents comme les certificats halal.

Avez-vous des certificats halal ?

- Oui, bien sûr

De quel organisme ?

- Chez nous, l’entreprise qui me contrôle est la SFCVH de Paris. *

Mais alors il n’y a pas de problème

- Elle me donne un certificat comme quoi la marchandise fabriquée chez moi est halal. Elle travaille en partenariat avec l’institut musulman de Paris. Elle contrôle tous mes

Christophe, patron de Hoca

Meat, admirant sa “production

halal”. Du pur faux halal

grâce à la complicité de

contrôleurs cupides.

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

achats. Les abattoirs qui me livrent sont d’abord contrôlés par la SFCVH [Faux : Hoca Meat est livrée par les abattoirs CELVIA et VOLAVEL où il n’existe aucun contrôleur permanent sauf ceux de l’organisme AVS qui procèdent au contrôle uniquement pour ses propres clients. Nous y reviendrons.] Je n’ai pas grande confiance dans le marché algérien [ De tels propos s’expliquent par le fait que les services vétérinaires du port d’Oran ont découvert la fraude opérée par Christophe et son client algérien, El Kurti de Marseille, et ont refusé l’introduction d’un container dont la marchandise ne correspondait pas aux documents présentés ] * Monsieur, ceci ne m’intéresse pas. L’essentiel est que vous soyez payé. L’important pour moi est que vous délivriez les documents nécessaires. Voulez- vous commercer ou non ?

- Connaissez-vous quelqu’un pour faire entrer la marchandise en Algérie ?

Pourquoi faudrait-il connaître quelqu’un ? L’essentiel est d’avoir les documents exigés.

- Mon client El Kurti a porté ma marchandise mais à Oran, les vétérinaires ont fait disparaître tous les documents

[ Faux : les investigations se sont poursuivies jusqu’au ministère de l’Agriculture où le directeur des services vétérinaires, M. Bouguedour, a procédé à des recherches. Quelques jours après, il était aisé de constater, documents mêmes à l’appui, que les produits importés de chez Hoca Meat ne correspondaient pas aux documents fournis. ]

* Ce que vous affirmez est grave. Etiez-vous présent ?

- C’est comme cela. Je vous dis ce qui se passe là-bas. Non je n’étais pas sur place. Mais mon client...

* Soyons brefs, s’il vous plaît

-Etes-vous informé sur les documents nécessaires pour exporter de la charcuterie en Algérie.

Evidemment. L’essentiel est que vous les fournissez

- Quand pouvez-vous venir.

Demain

- Mon usine est à 30 km de Lille. Prenez le train pour Courtrai où je viendrai vous chercher. Voici mon numéro de portable 0032477465 [...]

Pardon. Avez-vous des certificats de contrôle de viande halal ?

- Oui, oui. Ma matière première, le VSM, m’est livrée par l’entreprise CELVIA contrôlée par la SFCVH, et l’entreprise VOLAVEL contrôlée par l’association finistérienne arabo- islamique

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

[ En vérité, le constat sur le terrain permet de relever qu’il n’existe aucun contrôleur de viande halal. Par contre, les deux entreprises citées ont pris le soin de signer des conventions de contrôle mais sans contrôle véritable. ]

Le lendemain, à 7h30 précises, Christophe vient nous accompagner pour visiter son entreprise. D’abord, il précise que le personnel est en congé à cause des fêtes de fin d’année. Ensuite, il se consacre à fustiger Daniel Herzog — Concurrent ou rival ? – patron d’Isladelice qui exporte ses produits en Algérie. (Tout a été fait par le lobby marocain pour pousser Herzog à investir au Maroc au lieu de l’Algérie où, depuis, son projet de partenariat est concrétisé avec un Algérien. Nous y reviendrons). Enfin, Christophe ne se départira jamais de sa conduite qui consiste à convaincre son interlocuteur qu’il produit du halal. C’est tout le contraire qui est mis en exergue par l’observation. Contrairement à son affirmation, il y avait bien deux employés dans les locaux débordant de boudins de pâtés, de cachirs... Que faisaient les deux employés ? Rien d’autre que de coller des étiquettes halal sur la marchandise prête à l’exportation. Pas de signe de contrôleurs de la SFCVH ou d’autres. Dans quelques instants, sorti fumer une cigarette, l’un d’eux confirmera : “Il n’y a pas de contrôleur, pourquoi faire ?” Cela veut tout dire. Avant qu’il ne soit surpris de les voir discuter avec nous, Christophe nous aura offert le café et remis des prospectus et évidemment un “certificat de contrôle de viande halal” vierge, prêt à l’emploi portant l’intitulé de la SFCVH.

Accablant !

(Sacrificateur à l’entreprise Gallais Viandes SAS (groupe Bigard) à Pontivy, cet employé dont nous tairons le nom, à sa demande (par crainte de représailles) apporte un témoignage accablant en ce qui concerne la “Société de contrôle de viandes halal”. Courant Ramadhan 2004, un importateur algérien d’Oran avait signé un contrat d’achat de viandes auprès de cette entreprise. Parmi les documents exigés par la réglementation algérienne en matière d’importation de viandes, la présentation d’un certificat d’abattage halal. Un tel certificat doit être établi et signé par un contrôleur qui assiste physiquement et oculairement à toutes les phases d’abattage (avant l’égorgement de l’animal pour contrôler que celui-ci est vivant et sain, au moment de l’abattage pour constater qu’il est conforme au rite, et après l’abattage pour éviter le mélange de carcasses et signer le certificat...). Or, d’après ce sacrificateur, cela ne s’est pas passé ainsi. Verbalement et par écrit, celui-ci souligne : “Gallais Viandes fut obligé de prendre contact avec M. Kriouche (SFCVH). Ce dernier faxa un certificat de traçabilité qui fut rempli par Gallais Viandes sur lequel j’ai apposé ma signature en tant que sacrificateur.

Par la suite, M. Kriouche fit parvenir un bloc multicopie de certificats halal, un tampon d’abattage et un autre de contrôleur halal contre un arrangement financier pour prestation de service dont j’ignore la teneur. La SFCVH recevait le double des certificats halal qu’on établissait. M. Kriouche à ma connaissance ne s’est jamais déplacé sur le site d’abattage, ni n’a désigné un contrôleur sur la chaîne d’abattage, ni jamais pris contact avec moi pour s’inquiéter du déroulement du sacrifice et de sa traçabilité”. Ce sont de telles pratiques qui ont été relevées au cours des investigations. Heureusement pour le consommateur algérien que ce sacrificateur a bel et bien sacrifié rituellement les animaux destinés au marché algérien. Sinon, il aurait consommé du haram justifié par de vrais faux certificats de contrôle de viande halal.

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

Fraudes

La société belge Hoca Meat est fournie en matière première (c’est-à-dire en ce qui est

pompeusement appelé viande séparée mécaniquement mais qui est en réalité constituée de

peau de volaille de fressures et d’abats) par deux entreprises : par CELVIA qui pratique

systématiquement et quotidiennement le faux halal (nous nous y sommes déplacées et donc

nous y reviendrons) et qui dispose de faux certificats halal délivrés par la SFCVH, et par

l’entreprise VOLAVEN qui bénéficie de faux certificats de contrôle de viande établis par

l’Association finistérienne pour la culture arabo-islamique (!!!) qui est arrivée à faire certifier

la signature de son président par la Chambre de commerce de Brest. Pour faire plus vrai, Hoca

Meat jouit d’une “attestation” délivrée par la même SFCVH selon laquelle “Hoca Meat

fabrique de la charcuterie halal sous notre contrôle strict halal”. Aucune présence permanente,

oculaire et physique d’un contrôleur rémunéré par SFCVH sur le site de fabrication. Les

déclarations de son directeur confirment le constat. Nous publions en fax-similé un faux

certificat vierge, cacheté à blanc par Hoca Meat. Un vrai certificat devrait être strictement

entre les mains d’un contrôleur.

“Caméra cachée” : magouilles et combines

“CAMERA CACHEE” : MAGOUILLES ET COMBINES Avant de nous déplacer vers deux d’entre eux, près de cinquante abattoirs belges de volailles ont été sollicités par téléphone, soi-disant pour la négociation d’achat de volailles, mais en vérité pour en savoir davantage sur la pratique du halal. Ahurissant, stupéfiant, renversant. Ahurissant qu’une seule “société de contrôle”, la SFCVH, puisse jouir quasiment d’un monopole de contrôle dans plusieurs abattoirs belges sans avoir un contrôleur (dans chaque abattoir), employé par elle-même, présent physiquement à toutes les phases d’abattage qu’il doit contrôler visuellement. Stupéfiant que tous ces abattoirs soient complices de pratiques frauduleuses dont sont victimes les consommateurs musulmans. Renversant, parce que les services vétérinaires belges, n’ont procédé et ne procèdent à aucun contrôle dans ces abattoirs où la présence de sacrificateurs (tous Marocains) ne signifie nullement que le halal est pratiqué. Les communications téléphoniques (dont nous rapportons le condensé ci-dessous) sont fort révélatrices des tromperies et fraudes :

Appel 1 : Flandrex

Flandrex est un abattoir belge implanté à Mouscron. Pour éviter de mauvaises surprises, ses dirigeants ont confié la tâche des relations publiques à Myriam CEPH et une certaine Sandrine qui travaillent dans un bureau de courtage français. L’une et l’autre connaissent parfaitement le milieu du faux halal. C’est Sandrine qui répond au “démarcheur”.

* ... C’est pour l’achat de viandes et volailles pour des sociétés algériennes implantées dans le Sud. — Sans problème. Pouvez-vous nous rendre visite ? * Bien sûr. Mais auparavant, je vous précise que nous désirons des viandes halal

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

— Aucun problème monsieur. Nous vous proposons de visiter nos sites d’abattage. * Mais est-ce que vous fournissez avec la marchandise achetée des certificats de contrôle halal ?

— Non. Ce n’est pas ainsi que nous fonctionnons * Le certificat halal est indispensable, sinon nous ne pouvons pas importer les viandes — A vrai dire, le certificat halal ne signifie rien. Nous pouvons vous délivrer une attestation si vous le désirez. Mais il n’y a pas mieux que de contrôler vous-même * Cela se fait pourtant partout. Les responsables belges de Flandrex m’ont orienté vers vous. En Belgique, le certificat halal est délivré automatiquement — Beaucoup d’abattoirs en Belgique, la majorité, reversent des commissions à un certain monsieur, dont je tairai le nom pour leur donner des certificats. Nous, on ne procède pas comme cela. Flandrex, salarié en fait des musulmans qui sont à la chaîne. L’idéal pour nous serait que vous venez assister à un abattage pour voir comment on procède. Les certificats, monsieur, cela ne veut rien dire. * Comment cela ? — Si vous voulez, je peux vous envoyer un certificat de la SFCVH via M. Kriouche qui nous demande tant de centimes par kilogramme pour nous délivrer un certificat. Je trouve que ce n’est pas halal. Si nous vous disons que c’est halal, c’est que c’est halal, mais il faut venir à l’abattoir. * Mais en tant que démarcheur, je dois rassurer les sociétés en matière de halal. — Vous désirez impérativement des produits belges ? * Oui, mais avez-vous d’autres propositions ? — Evidemment parce que je suis directrice de clientèle du groupe DUC. Nous avons un abattoir du côté de Paris et un autre près de Nîmes. [Sandrine fait la promotion de DUC en soutenant que “pour l’importation, c’est plus intéressant”]. Nous venons récemment de nous réunir avec M. Boubakeur de la Mosquée de Paris... Du halal, je peux vous en proposer d’Espagne, de Belgique, de France... Je fais du courtage, je représente différents groupes de volailles et entre autres Flandrex. * Excellent. Pourriez-vous envisager des rendez-vous pour visiter DUC et Flandrex dans les prochains jours ? Pourriez-vous transmettre par fax, les tarifs et vos assurances halal ? — Oui. Sans indiscrétion, comment avez-vous eu les coordonnées de Flandrex ? * Grâce à Internet ? — Pour ce qui est du halal, nos produits sont estampillés avec le logo porté sur l’attestation. Ensuite, ceux qui veulent plus de renseignements, nous leur envoyons un courrier. Ils peuvent aussi visiter l’abattoir ou alors ils appellent le responsable de l’abattage sur le site. On ne remet pas de certificat d’abattage, mais on remet une attestation halal. M. Haddi s’occupe de cela, de la certification halal. Il travaille pour DUC. [Ainsi donc DUC est juge et partie. Or, la certification halal doit être effectuée par un organisme indépendant dont les employés ne doivent en aucun cas être rémunérés par l’abattoir]. * Ce monsieur représente qui ? (la question est reposée pour éviter tout malentendu) — Il représente la société DUC. Il travaille chez DUC pour le groupe DUC. Je vais vous envoyer des documents [Nous avons publié hier le fac-similé d’une attestation dans laquelle le nom de la Mosquée de Paris qui est citée dans le but de tromper et de rassurer le consommateur... En réalité, cette dernière habilite les sacrificateurs à pratiquer l’abattage rituel. D’autre part, et comme le lecteur peut le constater, l’interlocutrice cite la Mosquée de Paris considérée comme paravent. Nous n’avons pas eu écho de cette “réunion” mais plutôt d’une manifestation (à laquelle nous étions présents) organisée par DUC au sein de la Mosquée de Paris pour faire “rien moins que la promotion de ses produits) gâteaux et boissons offerts.]

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

Appel 2 : Nollens S. A.

* Bonjour monsieur. C’est pour un rendez-vous avec vous afin de négocier un contrat pour l’achat de poulets — Bonjour, c’est pour quel pays ? * L’Algérie. Pour des sociétés du Sud

— Poulet ou cuisses de poulet ? * Cuisses de poulet — Du congelé ? * Oui

— Combien voulez-vous ? * D’abord, je vous demande les prix, ensuite, on décidera — Hum (il réfléchit). On discutera lorsqu’on se verra. * Non, non d’abord je veux savoir les prix, parce que si cela ne me convient pas, ce n’est pas la peine de venir — D’accord. Mais il s’agit de quelles quantités ? * Je ne sais pas encore. Quels sont d’abord vos prix ? — (...) Qui prend en charge le transport ? * Nos sociétés, bien sûr — Hum.. hum... (...) aux alentours de... je suis obligé de compter les certificats de Kriouche. Autour de 90 centimes plus 5 centimes pour la mosquée de Kriouche * C’est qui Kriouche ? — C’est le contrôle de la viande halal * Pourquoi ? Il a une mosquée ? — Oui. Il s’occupe de la Mosquée de Paris. C’est cela, hein * Vous parlez de halal, justement je voudrais que vous m’expliquiez comment faites-vous le halal — Nous sommes contrôlés par Kriouche. Si vous avez des questions, c’est à lui qu’il faut les poser. * C’est à vous, le vendeur, que je dois poser les questions, c’est vous qui signez le contrat... Avez-vous des certificats de viande halal ? — Oui. J’ai des certificats halal * Donc, si je viens acheter maintenant chez vous, vous me délivrerez un certificat halal ? — Oui. Exactement. J’ai des certificats halal de Kriouche, c’est lui qui fait le contrôle. * Des certificats à blanc ? — Oui, oui. Des certificats sur lesquels je mettrai le cachet. Je remplis les certificats selon les quantités. * L’abattage des poulets se fait-il avec le disque ? — Oui, oui. * C’est certain que c’est halal ? — On n’en discutera que lorsque vous viendrez. * Non. Je dois savoir avant de venir — C’est Kriouche qui fait le contrôle. Il vient de temps en temps pour nous contrôler. * Pardon. Mais le contrôle doit être permanent et non de temps en temps. Je veux être certain, monsieur — Il ne vient pas tous les jours, bien sûr. (...), mais pourquoi demandez-vous tout cela ? * Parce que c’est très important, monsieur — Pourquoi très important ? * Parce que nous voulons du vrai halal. M. je suis journaliste, je fais une enquête sur les viandes halal.. — Pourquoi demandez-vous les prix alors ? * Pour tout savoir — Oui oui oui

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

* Merci bien monsieur [Il est à préciser que ce n’est ni à l’abattoir, ni à un producteur de signer le certificat de contrôle. Mais uniquement au contrôleur. Mais comme les pseudo- sociétés de contrôle ne disposent pas de contrôleurs elles “s’arrangent” avec l’abattoir pour lui laisser des “certificats” à blanc qu’il fera signer par le sacrificateur (qui n’a aucun droit de contrôle) avant d’y apposer son cachet]. M. Marc Nollens, directeur de Nollens, affirme que la “taxe” destinée au contrôle s’élève à 0,05 centimes d’euros. A titre indicatif, lorsqu’un SEUL client achète 46 tonnes de cuisses de poulet par semaine, il revient au contrôleur quelque 2 300 euros par SEMAINE. Ceci pour un SEUL client et par SEMAINE seulement...

Appel 3 : Herelixka S. A.

Herelixka est un abattoir de volailles spécialisé dans le poulet. Il se trouve à Liège (Belgique). Son abattage moyen est de 8 000 poulets par... heure. Son directeur, Marc Debaillié insiste sur “le contrôle sanitaire par des vétérinaires agréés”, mais aucun mot sur le contrôle halal. Cependant il n’a pas manqué d’envoyer un “certificat de contrôle de viande halal” vierge et cacheté. Un vrai faux certificat évidemment. Une pratique frauduleuse systématique et généralisée.

Appel 4, 5, 6,... mêmes pratiques frauduleuses

Tous les appels téléphoniques en direction d’abattoirs de volailles aboutissent au même constat : absence de contrôle effectif et réel, fourniture de vrais faux certificats de contrôle de viande halal. A. M. B.

Fac-similé

Société “européenne” !!! Lintor est un abattoir industriel de poulets appartenant à un groupe familial. Chaque jour, 200 000 poulets y sont abattus et découpés. Il commercialise du poulet, des cuisses de poulet par cartons de 10 kg, des ailes de poulet. M. Marc Van Grembergen, son directeur, n’a pas résisté à notre alléchante demande. Croyant avoir affaire à un démarcheur venu négocier l’achat de poulets, il s’est plié en quatre pour nous convaincre que sa production est “purement halal”. Prospectus, offre financière, carte de sacrificateur (1 sacrificateur pour 200 000 poulets par jour !!!) et un “certificat d’abattage selon les rites islamiques” établi par la même “société de contrôle” devenue cette fois “Société européenne de viandes halal”. Un “certificat” vierge, portant le cachet de Lintor qui est à l’aise pour attester halal tout ce que bon vent lui semble et à tout ce que bon vent lui semble. C’est exact qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même surtout lorsqu’on rétribue nos acolytes serviteurs.

A CELVIA, dans les coulisses de la fraude (7)

“Je préfère ne rien dire, je vous propose de venir sur le site de production où vous constaterez tout de vousmême. Avec un ami algérien, nous partirons demain à 4 heures ...”, ainsi répond Daniel Hertzog, le président de la société Zaphir à laquelle, appartient la marque Isladelice malmenée par un média, mais réhabilité par la justice. Sans hésitation aucune, à la première question, Hertzog a opté pour la transparence.

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

Par Amine Merouane Boulanouar

Plus de quatre heures d’autoroute, nous arrivons à l’abattoir CELVIA – très réputé – dans la banlieue de Saint- Jean Brévelay, à 70 km de Rennes. L’abattoir est plutôt une usine qui abat quelque “110 000 dindes par semaine” en employant 4 “sacrificateurs” (selon des informations recueillies sur place, ils ne disposent pas de cartes de sacrificateurs malgré les affirmations de André Quérié, le directeur d’abattoir, qui se sont révélées être des contrevérités).

Soit à raison de 8 heures effectives de travail pendant 5 jours, une moyenne d’abattage d’une dinde chaque 1,3 ... secondes. Que le lecteur apprécie !!! Il est utile de préciser que l’abattoir Celvia a pour principal client la société Zaphir qui achète 35% de la production. La production restante est destinée à des entreprises transformatrices (telle Hoca Meat de Belgique, lire notre précédente édition), à des grandes surfaces. Afin de s’assurer une production halal, Zaphir ne compte pas sur les “sacrificateurs” de Celvia, mais plutôt a préféré acheter les services d’un organisme de contrôle, AVS, qui dispose sur place de 20 contrôleurs, des deux sexes, ainsi que de bureaux affectés par Celvia. Les contrôleurs sont présents dans l’abattoir uniquement pour les besoins de la société Zaphir. C’est-à-dire qu’ils quittent l’abattoir, une fois l’abattage des dindes destinées à Zaphir, terminé. A savoir aussi que Celvia est obligé d’attribuer des espaces à ces contrôleurs exigés par son principal client. Sinon celui- ci peut trouver un autre abattoir fournisseur.

Donc, ces contrôleurs sur le site sont indépendants de l’abattoir Celvia soumis aux désirs et choix de son plus grand client. Mais, Celvia profite de cette présence de contrôleurs pour alléguer que toute sa production est halal. Or ce n’est pas le cas puisque après le départ des contrôleurs, toutes les dindes mortes au cours du transport sont déclarées halal, puisqu’aucun contrôle n’est réellement effectué. Les contrôleurs le déclarent, à voix haute, sur le site même. Mais les clients – abusés ou complices – n’ont aucun doute puisque de sa propre initiative Celvia colle de vraies fausses étiquettes halal sur les barquettes. Confirmé par Quérié

L’abattage rituel

Un deuxième

Même le frigo est

véritablement halal. La

contrôleur,

“scotché” halal

photo montre le couteau

après

du sacrificateur qui

l’égorgement,

égorge les dindes. A côté

pour constater

de lui, en permanence, un

si les dindes

contrôleur — non

ont été

employé par l’abattoir —

abattues

qui veille si la dinde à

conformément

égorger est saine et

au rite.

vivante. C’est ce

contrôleur qui signe le

certificat halal et non le

sacrificateur.

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

luimême qui est allé plus loin que la contrevérité en soutenant que “Celvia est contrôlé par AVS”.

Sur place, yeux dans les yeux, Khaled Ziari, le délégué de l’organisme de contrôle le démentira. Mais Quérié persiste et présente une convention le liant à un autre “organisme de contrôle”, la SFCVH, (lire nos éditions précédentes) en impliquant le nom de la Mosquée de Paris. Une triple contrevérité. Il ne sera pas le seul dans cet abattoir du faux halal où tout est employé pour tromper le consommateur musulman.

Des preuves irréfutables sont disponibles et seront exposées au moment voulu. “Nous effectuons une prestation pour le compte de Zaphir dans les locaux de l’abattoir Celvia”, tient à préciser Khaled Ziari, qui nous accompagne lors de la visite. Deux semi-remorques sont stationnés au début de la chaîne d’abattage. Visiblement, on ne s’attendait pas à notre visite puisque une vingtaine de dindes mortes sont à même le sol (sans compter celles qui ont succombé au cours transport encore dans les caisses). “Après notre départ, elles seront abattues autrement. Pour éviter le mélange, nous mettons les dindes sacrifiées rituellement dans des frigos, des chariots à part. Scotch, chaînes, cadenas à l’appui”, confie subrepticement le premier contrôleur qui veille à ce que les dindes que le sacrificateur est sur le point d’égorger sont bel et bien saines et vivantes. Tous les spécialistes du halal soulignent que c’est le premier constat à faire par le contrôleur. D’où la nécessité impérative qu’il soit indépendant, c’est-à-dire non rémunéré par l’abattoir. Plus loin, après l’abattage, un deuxième contrôleur chargé de vérifier si la dinde a été égorgée selon le rite. Il en refuse une, c’est “Djamel originaire de Batna” dit-il en souriant et en faisant remarquer que la tenue du contrôleur est différente de celles des autres employés de Celvia. Ils sont nombreux, chacun chargé d’une tâche précise : éviscérage, déplumage, découpage, dépouillage, etc., des caisses débordent de cœurs de dindes, d’intestins, de peaux ... “c’est ce qu’on appelle de la VSM, “viande séparée mécaniquement”, ironise Khaled, avec un sourire malicieux accroché aux lèvres. Puis dès qu’on lui rend un sourire condescendant, il susurre : “de la m...” Grand monde dans la salle de découpe où Houari, un Oranais, contrôle si les carcasses de dindes portent bien le label “halal” apposé auparavant dans la même chaîne... Hertzog est toujours présent, discutant avec le directeur d’abattoir. Deux fois seulement, il s’exprimera : “Attention au sang” et ces contrôleurs sont là uniquement pour contrôle halal et certifier la production que j’achète ...”. Et celle qui reste, environ 65% de la production totale ? Un geste comme pour dire que cela ne le regarde pas. Mais Quérié intervient pour rassurer : “Toute notre production est halal. Nous sommes contrôlés par AVS...” Sans attendre, excédé Khaled le contredit : “Non, c’est faux. AVS ne contrôle pas Celvia. Nous travaillons certes dans votre site mais pour la société Zaphir pas pour vous”. “Tout ce qui ne porte pas ici notre label est du faux halal”, poursuit-il. Quérié est dans ses petits souliers. Un sacré personnage, comme tous les trompeurs. D’autres contrôleurs dans la salle de découpe. Ici rien que les carcasses halal destinées à Zaphir, sur lesquelles l’estampille halal d’AVS est très visible. Prétextant un besoin naturel, nous contournons la salle ... A côté une autre ... Des employés de Celvia (Centre d’élaboration de viandes) sont occupés à découper d’autres carcasses. Pas un seul contrôleur AVS ou autre. C’est la production restante destinée à d’autres clients. “Elle n’a rien de halal”, prévient Khaled qui nous propose de demander au directeur s’il a des certificats de contrôle. “Nous avons signé une convention avec la SFCVH”, répond-t-il tout en l’exhibant. Il s’est même confectionné des étiquettes “halal” prêtes à être collées sur les barquettes. Le lendemain, croyant affaire à un démarcheur, un responsable à Celvia soutiendra : “Ne vous en faites pas. Vous aurez les bons documents pour importer nos viandes...” comme ce certificat (n°63510), portant l’intitulé SFCVH, destiné à Divial (à Villiers-sur-

Khaled Ziari, le

responsable du contrôle,

chargé de certifier halal

uniquement les produits

de l’entreprise

ISLADELICE. “Nous

ne certifions pas les

produits de CELVIA. Ils

ne sont pas halal”,

précise-t-il

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

Marne) et établi le 2 décembre dernier portant le cachet de Ceprovia (centre de production de viandes) qui n’est rien d’autre que Celvia même. Au royaume des fraudeurs, tout est possible. Même pratiquer le faux halal là où le véritable est si proche ... A onze heures, sur le chemin du retour, une question triture l’esprit : pourquoi tous les industriels de la viande intervenant dans le marché du halal ne font pas comme Hertzog ? C’est si simple. * Lire précédentes éditions.

A. M. B.

M. DANIEL HERTZOG (GERANT DE ISLADELICE)

“Nous allons produire en Algérie”

Des Marocains, jaloux par sa notoriété et réussite, ont tout fait pour l’empêcher de venir investir en Algérie. D’abord en employant les médias, et notamment un hebdomadaire manipulé à travers une enquête relative au marché halal dans laquelle Hertzog a été accusé de

halal d’autres productions de l’abattoir... [qui] recouvre à la fois des productions halal et non halal”. Mais dans un prospectus (document 2), d’AVS, il est précisé que est un de ses partenaires.

? Après l’envoi d’une télécopie, M. Belatoui nous a téléphoné. Mis face à la contradiction, après avoir employé un ton arrogant croyant s’adresser à son boy, il a pris la poudre d’escampette en nous

Contradictions et doutes

Dans la télécopie (document 1) transmise par

M. Belatoui, président de l’organisme de

contrôle AVS, celui-ci soutient que AVS ne

participe “en aucune façon à la certification

AVS a pour partenaire l’abattoir CELVIA qui

Contradictions. Où est le vrai ? Où est le faux

raccrochant au nez. Pourtant, aucune question n’a été posée sur ceux qui sont derrière AVS. Il

ne s’agit pas d’une affaire de journalisme.

Dans les bacs, dans

A l’abattoir même,

M. André Quérié,

les cartons, dans les

sur site, le contrôleur

directeur d’abattoir :

frigos, dans les

colle les étiquettes

“Notre production est

cageots, tous les

halal contrairement à

halal 100 %”. “Faux”,

produits certifiés

des “organismes de

rétorque le contrôleur

halal sont mis à part,

contrôle” fraudeurs.

et même enveloppés

et scotchés avec un

ruban adhésif propre

à l’organisme de

contrôle.

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

pratiquer le faux halal (la justice le réhabilitera et obligera l’hebdomadaire à publier le jugement pour avoir diffusé “des informations inexactes et diffamatoires”). En fait, la condamnation était “liée à la teneur en amidon des produits de charcuterie...”. Telle la pauvreté qui s’abat sur le monde, ses rivaux et adversaires se sont ligués à un quarteron de Marocains pour monter une campagne de calomnies et de dénigrement. Mais cette dernière a pris effet lorsque Hertzog a opté pour l’Algérie et non le Maroc. Calculateurs jusqu’à l’os, ces individus lui ont déroulé le grand tapis pour qu’il investisse à... Oujda “parce que le grand marché algérien est tout proche”, confie-t-on. Ces informations ne proviennent pas de Hertzog, mais d’un de ses proches, un Algérien qui le connaît bien pour avoir travaillé longtemps avec lui. Président de la société Zaphir qui produit la marque Isladelice (pâtés, cachirs,...) il a bien voulu

nous accorder cette interview.

* Comment vous-êtes vous organisé pour assurer à votre clientèle musulmane des produits halal ? — Nous sommes liés par contrat avec la société AVS à laquelle nous avions confié le contrôle de tous les produits que nous commercialisons. L’ensemble de notre marchandise est authentifiée halal par l’association AVS * Comment procédez-vous ? — Lorsqu’on a un fournisseur, nous faisons visiter les abattoirs, les établissements de transformation par les contrôleurs d’AVS afin qu’ils fassent un diagnostic à propos du nombre de contrôleurs nécessaire, des postes où ils doivent contrôler... suite à cela, lorsque nous entamons le travail avec un abattoir ou avec un outil de transformation ou lorsque les fournisseurs travaillent pour nous, les contrôleurs d’AVS sont présents en permanence, du début jusqu’à la fin du travail * En quoi consiste votre production ? — Nous commercialisons principalement de la charcuterie cuite, également des produits surgelés à base de volaille, et aussi des produits surgelés à base de bœuf * D’où provient la matière première ? — La matière première volaille provient exclusivement de Bretagne (France) et la matière première bœuf provient pour 70% de France, et 30% d’Irlande * Quel commentaire faites-vous en ce qui concerne le marché de la viande dite halal ? — C’est un marché important. Comme c’est un marché qui n’est pas réglementé, chacun agit comme il l’entend et comme bon lui semble. * Vous ne dites rien en ce qui concerne les fraudes, le trafic... — Nous concernant, nous travaillons exclusivement avec l’association AVS, ceci nous met à l’abri de tout trafic * Pourtant, vous avez été condamné par la justice pour tromperie. — Nous avons été condamné en 2000 suite à une enquête de la répression des fraudes. Les services de la répression nous reprochaient l’utilisation de dénomination trompeuse sur nos produits. C’est-à-dire que nous utilisons dans la fabrication de nos saucissons plus de volaille que de viande de bœuf ou de veau, dans la description des ingrédients, c’était bien mentionné mais dans la dénomination du produit, il n’était pas mentionné “saucisson volaille-bœuf” ou “saucisson volaille-veau”. Lors du premier contrôle, les services des fraudes nous ont reproché cela. Immédiatement après, nous avons changé la dénomination. Nous avons été condamnés à une amende. C’était la première et unique condamnation qui n’a rien à voir avec le halal. L’hebdomadaire L’Express a repris de manière partielle notre condamnation et nous a accusés de faits inexacts ; nous l’avions assigné en justice qui nous a donné gain de cause pour diffamation et mensonges. * Avez-vous songé à investir en Algérie ? — Oui. En 1999, j’ai été en Algérie. Hélas, je ne suis pas tombé sur des interlocuteurs de

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

confiance. Mais en 2002, nous avons noué des relations commerciales avec la société Frigo- Oasis. Au fil des ans, c’est devenu une relation de confiance et ainsi nous avons décidé d’un partenariat. Sur cette année 2006, nous allons investir dans un outil de transformation de viande de bœuf, en Algérie, quelques années après, nous envisageons toujours en Algérie d’autres transformations de viandes.

* Pourquoi avez-vous choisi l’Algérie ?

— Notre entreprise Isladelice a, en France, une grosse clientèle algérienne, donc de nombreux contacts avec les Algériens. C’est par le biais de cette clientèle que nous avons connu M. Kahlouche, le patron de Frigo-Oasis avec lequel nous avons noué une relation de confiance. Grâce à lui, nous connaissons ce pays. Il nous a sensibilisé sur les possibilités offertes en matière d’investissement. * Que vous inspirent les attaques dont vous avez fait l’objet dans la presse française ? — Elles ne sont pas anodines. Lorsqu’on acquiert une importance dans le marché, cela fait l’objet de convoitises et de jalousies. [Les investigations entreprises nous ont permis de savoir que les pressions médiatiques contenues dans un hebdomadaire ont été menées par le lobby marocain dans le but d’obliger Hertzog à venir investir au Maroc, précisément à Oujda]. Propos recueillis par A. M. B.

Tromperie, faux et usage de faux

Au lendemain de la visite effectuée à l’abattoir CELVIA où la pratique frauduleuse du faux halal est clairement constatée, nous voulions en savoir plus sur le procédé employé pour tromper les consommateurs une fois de plus par le biais des vrais faux certificats halal. Employant la méthode de “la caméra cachée”, nous avons joint Stephane Sallé, directeur général, en prétextant désireux signer une convention pour l’achat de dindes pour des sociétés algériennes, mais à condition qu’elles proviennent d’animaux abattus selon le rite musulman. Celui-ci a préféré déléguer le “spécialiste”, Antoine Henry. Evidemment que ni l’un, ni l’autre ne savaient que nous avions visité l’abattoir la veille même. Sûr de lui, avec un ton convaincant, Antoine Henry arguera que “nous faisons 100 % du halal. Nous avons sur place des sacrificateurs et aussi des contrôleurs”.

Il l’écrira même (lire fac-similé de la photocopie ci-dessus). Interpellé sur la nécessité de fournir des certificats halal indispensables pour l’importation, il affirmera : “Vous aurez tous les bons documents nécessaires. Ne vous en faites pas...” Mais de qui proviennent- ils ? “Vous le saurez lorsque vous viendrez. Nous avons tout”; confirmera-t-il ce que nous avons su la veille grâce à André Querie, le directeur de l’abattoir, qui a révélé l’existence d’une convention avec la SFCVH mais sans la présence permanente et effective, visuelle de contrôleurs. Selon des juristes avertis, cela n’est rien moins que de la tromperie, du faux et usage de faux. Que font les services de la répression des fraudes qui, dans ce cas, sont habilités à sanctionner, et qui se trouvent à 20 km de l’abattoir CELVIA ?

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

BRADA, CHARAL, CARREFOUR La filière du faux halal (8)

Plus de trois mois pour débusquer, à peine, les rêts de cette mafia du faux halal si bien structurée dans des pays européens, de cette filière des fraudes et tromperies constituée de trois entreprises hollandaise et françaises si bien organisées qu’elles ont réussi à imposer leurs produits “dont ne voudraient pas les chiens ..” aux consommateurs musulmans d’Europe et d’ailleurs.

Trois mois d’investigations, pour les recouper, les confirmer, les conforter par des preuves et documents irréfutables, de persévérance et de patience, de communications (fax, téléphone, email), de sollicitations de ces patrons qui ont préféré se terrer que de s’étendre sur leurs pratiques frauduleuses – certains mêmes ont appelé à leur rescouse leurs agents de sécurité pour nous renvoyer –, de menaces et d’intimidations, quelquefois des calomnies et tantôt des offres indirectes.

A la croque au sel, ils dévorent les fouineurs, à la scie ils les dénigrent. Mais, quels que soient les embûches, les blocages et les entraves, les faits demeurent flagrants. Le lecteur appréciera. Il n’est pas le seul puisque, selon des sources bien informées, les services de fraudes et autres ont réagi. Déstabilisés, certains fraudeurs se tiennent le ventre tandis que d’autres pratiquent la technique du leurre...

La première partie de notre enquête, publiée le 12 décembre dernier sous le titre “Fraudes et escroqueries au nom de l’Islam”, n’a pas laissé indifférents les services de répression et autres de Hollande et de France. Elle a surtout eu l’effet d’une bombe dans le milieu des fraudeurs et particulièrement dans cette filière de produits élaborés faux halal (steaks hachés, ...) composée de l’entreprise hollandaise (producteur très grand abattoir de bovins), de la société française Charal (appartenant au groupe ABC) de transformation de viandes et de l’entreprise française de distribution Carrefour. Brada : Cet immense abattoir sis dans la banlieue a failli fermer ses portes. Son directeur a trouvé l’astuce, pour éviter le dépôt de bilan, en s’investissant dans le marché des viandes halal mais en usant de fraudes et de

tromperies.

En ce 8 décembre 2005, les services vétérinaires hollandais sont formels : “L’abattoir ne bénéficie d’aucune autorisation ou dérogation pour pratiquer l’abattage rituel halal”. Précisons qu’en Europe, l’égorgement des bêtes ou ce qui est appelé “l’abattage par saignée” n’est autorisé que par dérogation pour les juifs et les musulmans, pour ce faire, les abattoirs autorisés doivent être équipés pour cela, notamment d’un “piège” appelé communément “tonneau” dans lequel le bovin est introduit afin que son débattement se fasse à l’intérieur du

Le fameux “guide” de Brada

qui assure le “100 % halal”.

Balivernes

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

“piège” pour éviter des accidents. C’est à titre de client que les portes de Brada s’ouvrent. Nous pouvons tout visiter, tout voir sauf le lieu d’abattage d’autant plus que le “guide” affecté, sachant notre intérêt pour les viandes halal, se suffit à déclarer “nous égorgeons selon le rite islamique” en étant vigilants pour que nul ne dépasse les limites de ce qu’on lui permet de voir. Sur la chaîne d’abattage, dans les frigos, des dizaines de carcasses de bovins sont accrochées.

Viande de piètre qualité, donc vieilles bêtes. Là n’est pas l’intérêt mais plutôt dans le halal. “Nous vous délivrerons

des certificats de contrôle halal”, indique le “guide” en joignant à ces propos le geste : “En voici un modèle”. De prime abord, le certificat est tout à fait réglementaire car il est signé et cacheté par Abd El Moneïm Mustapha Al Chaman, le directeur du bureau de contrôle halal. (Ce n’est pas le cas en France et en Belgique où les “certificats” portant l’intitulé d’organismes de contrôle sont signés par le sacrificateur avec cachet de l’abattoir, ce qui n’est pas conforme à ce qu’ils devraient l’être

puisque le sacrificateur n’est pas un contrôleur”.

Réglementaire ce certificat ostensiblement arboré par le “guide” ? Rien n’empêche de confirmer auprès du bureau de contrôle d’autant plus qu’il s’implique dans le faux halal, car Brada, c’est visible et certain ne pratique pas l’abattage halal rituel. Même pas autorisé officiellement. Se peut-il que ce bureau fasse dans la fraude à l’instar d’autres pseudosociétés, associations de contrôle. Un déplacement à ce bureau et les choses deviennent plus claires. Il est situé au sein même du consulat de Syrie à La Haye (!?). Présentation de la carte professionnelle et sourires jusqu’aux oreilles de Al Chaman. Objet de la visite expliqué, il devient blême, on dirait même inquiet. Il fait appel à un jeune collaborateur lorsque le certificat de Brada lui est montré : – Non. Nous n’avons aucune relation avec cet abattoir, affirme-t-il. Surprise ... – Mais comment expliquez- vous ce certificat remis par Brada ? Al Chaman tremble, il est sur des charbons ardents ... et lance : – C’est un faux. Il craint d’être éclaboussé et se montre tout à fait disposé à établir une attestation dans ce sens dès qu’on le lui demande (lire le fac-similé ci-contre). Mais il prend de le faire signer par Iyed son collaborateur (et non moins complice), car il redoute que sa signature soit confondue à celle sur le certificat. Il le sera quand même puisque c’est le même cachet. Davantage : il sera “trahi” par Iyed en personne lequel redoutant d’être “impliqué dans une affaire qui ne (le) concerne pas” veut bien remettre d’autres faux certificats disponibles dans son bureau à condition de ne pas être cité. Mais parole donnée ne vaut pas avec des fraudeurs ... Charal : un déplacement jusqu’à Fleurs, siège de son site, où on n’accepte pas de nous recevoir mais seulement de nous entretenir dans la rue, des dizaines de communications téléphoniques sans que le fameux Jean Chanel, directeur général daigne nous répondre préférant user de justificatifs et prétextes aussi fallacieux que vieux comme le monde, rien ne fera décider Charal a donner sa version des faits. Tout aura été tenté. Rien. Un silence de mort. Plutôt le silence de ceux qui ne peuvent plus rien justifier face à leur démarche accablante, le silence de ceux qui ont besoin de répit pour ajuster, adapter leur tactique à des faits nouveaux. C’est ainsi qu’ont réagi les dirigeants de Charal jusqu’à ce qu’ils soient poussés dans leurs derniers retranchements. Caché derrière sa collaboratrice ou le standiste, jamais Jean Chavel n’acceptera de nous parler.Ce n’était pas inutile de le faire plutôt révélateur. Comment faire pour le toucher ?

Grâce à l’un de ses ex-collaborateurs proches, confident et comparse du directeur commercial de Charal. Un individu empêtré dans le faux halal jusqu’au cou. Croyant nous gagner à lui, il livrera les coordonnées téléphoniques de ce que nous croyons être le grand patron de Charal. Avant de poursuivre le récit de cette “aventure”, il serait utile de s’attarder sur Charal pour bien saisir son mode de fonctionnement. Charal est une goutte dans cet océan de sociétés

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

qu’est le “holding” Cobevial constitué de plusieurs sociétés financières, commerciales, industrielles, immobilières ou prestataires de services spécifiques. En gros, cet holding, très influent et très introduit, est structuré selon trois groupes dirigés par un directoire avec à sa tête Jean Pierre Henzel ou Euzel. Ce directoire aux initiales ABC, sous sa coupe le groupe Alliance (dirigé par Jean Pierre et son frère ou cousin Léon Gérard), le groupe Bigard (Jean- Paul Bigard), et le groupe Charal (présidé conjointement par Jean Pierre et Léon Gérard Euzel). Informations rassemblées de l’organigramme ABC au 30 juin 2005. Les viandes constituent la principale activité de ABC et notamment de Charal qui a créé sa propre marque Orient Halal et qui précise dans ses prospectus que “l’abattage est certifié conforme au rite halal”.Or Charal importe sa matière première, c’est-à-dire les viandes, de chez Brada lequel ne procède à aucun abattage halal. Charal qui “n’a pas fini de vous faire aimer la viande” (selon son prospectus) refusant de nous recevoir, nous avons cru d’abord à une entrave de la part de quelque fraudeur parmi les proches de ses dirigeants. Qu’elle ne fut la surprise ! Grâce donc à cet acolyte du directeur commercial, il était aisé de prendre attache avec l’un des Euzel (quelle autre aventure qu’il sera fastidieux d’étaler ici)... Finalement, Jean Chavel consent à répondre au téléphone ... long. Très long à rapporter. En résumé, il accepte un rendez-vous pour le 18 janvier 2006 non sans préciser qu’en matière de halal, il est “couvert” puisqu’il se fait à Charal “sous le contrôle et l’autorité de la SFCVH”. Et voilà le naturel revenir au galop ... (lire nos précédentes éditions)... Mais en quoi est concerné, dans ce cas précis, la SFCVH ? Il ne s’agit pas d’exportation de viandes à destination de l’Algérie, mais d’importation de viande d’Hollande vers la France ... On tâchera d’en savoir plus lors du prochain rendez-vous.

Non, surprise. Chavel, par email et télécopie, suite “à une convocation urgente” annule le rendez-vous ... Le lecteur appréciera, le consommateur aussi, le constat étant clair. Carrefour : Par le biais de sa filiale Promocash qui commercialise des viandes étiquetées halal provenant de Charal est directement concernée par la fraude. Tant de fois nous avons tenté de recueillir l’avis de ses dirigeants. Rien n’y fit. Opacité totale. La dernière tentative consistait à se rendre à ce que nous croyons être le siège social de Carrefour. Aucune plaque n’indique cette entreprise. Pourtant, c’est bien là qu’une préposée à l’accueil annonce notre présence dans cet immeuble parisien où, précise-t-on, des bureaux sont loués à des sociétés à la recherche de discrétion (!?).Quelle surprise de se voir accoster par des agents de sécurité gonflés jusqu’au pet pour signifier qu’il faudra quitter les lieux ... C’est ainsi que réagit Carrefour lorsqu’elle ne supporte plus d’être sollicitée à propos des viandes faux halal qu’elle commercialise dans ses filiales. Mais oui, c’est simple : Brada exporte des carcasses bovines, faussement certifiées halal, à Charal qui s’occupe de leur découpe et de leur transformation en produits élaborés” avant de les vendre à des filiales de Carrefour lesquels les font ingurgiter par les consommateurs musulmans et autres. Pas plus facile que cela. Surtout lorsque les services de contrôle n’osent pas trop fouiner dans ces affaires-là sur lesquelles nous reviendrons encore, n’en déplaise aux fraudeurs et à leurs acolytes.

A. M.B. * Lire nos précédentes éditions. A nos lecteurs

Nous tenons à préciser à nos lecteurs que l’entreprise Carrefour dont la grande surface est implantée aux Annasser n’est nullement concernée par le constat établi lors de cette enquête. Les viandes qu’elle commercialise sont de production nationale. D’autre part, inquiets, des lecteurs désirent savoir si les viandes importées et commercialisées en Algérie sont concernées par le faux halal. Rien n’indique cela. Il est à relever que les services vétérinaires dépendant du ministère de l’Agriculture ont pris toutes les dispositions utiles et réglementaires pour assurer au consommateur des viandes saines et halal. Au plan sanitaire,

Dossier mise en forme et synthétisé par www.cfcm.tv

les services vétérinaires sont considérés comme “très contraignants et fort rigoureux”. C’est tant mieux. Quant au plan du halal, ils exigent la présentation d’un certificat de contrôle de viande halal qui est obligatoirement fourni. Quoi qu’il en soit, seule l’intention “(Niya) compte.

Fraudes et tromperies

signés et cachetés selon lesquels l’abattoir Brada pratique l’abattage rituel halal. Or, les services vétérinai : “L’abattoir Brada ne figure pas parmi les abattoirs hollandais autorisés à

En matière de “certificats d’abattage

halal”, l’abattoir hollandais Brada jouit de

la complicité rémunérée du bureau de

contrôle halal (implanté au sein du

consulat de Syrie à La Haye). Plusieurs de

ces vrais faux certificats sont en notre

possession. Nous publions le fac-similé

(document 1) d’un de ces “certificats”

res hollandais sont formels et catégoriques

pratiquer l’abattage rituel halal.” Précisons que tous ces “certificats” sont destinés à

l’entreprise française Charal. Pour en savoir plus, nous nous sommes déplacés au bureau de

contrôle halal où son directeur, un consul dont la signature figure sur tous les “certificats”,

surpris et pris de panique a vite fait de se rétracter accusant Brada de faux et usage de faux.

Ce qui est absolument... faux puisque une convention a été bel et bien signée par les deux..complices. Craignant des poursuites judiciaires et dans le but de se prémunir, il a fait établir

par l’un de ses collaborateurs (pour éviter de s’accabler par sa signature) une attestation selon

laquelle il n’a “jamais remis ou délivré... des certificats...”. Hum... Hum ! Mais c'est exact et

vrai, il n’a délivré que des vrais faux certificats. Aux dernières nouvelles, il est poursuivi par

les autorités hollandaises. Quant à l’abattoir Brada, il subit l’effet boomerang de ses pratiques

frauduleuses puisque les services vétérinaires hollandais l’ont interpellé au niveau de la

justice.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article